Académie Bathory
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Demeure des Bathory, devenue Académie, qui accueille tant les humains, que les vampires...
 
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 Nozomi Shimatani

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AuteurMessage
¤ La folle à l'ombrelle ¤

¤ La folle à l'ombrelle ¤
Nozomi Shimatani

Nozomi Shimatani

Messages : 641
Date d'arrivée : 04/05/2010
Humeur : Affligée et mortelle

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 18 grains de poussière
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Nozomi Shimatani Vide
MessageSujet: Nozomi Shimatani   Nozomi Shimatani EmptyVen 7 Mai - 21:37

Nozomi Shimatani 135988Qui

    ¤ Nom ¤ : Shimatani
    ¤ Prénom ¤ : Nozomi
    ¤ Surnom ¤ : Nozomi-chan, Nomi
    ¤ Age ¤ : 18 ans
    ¤ Nationalité / Origines ¤ : Je suis née sur un petit archipel dans l'océan Pacifique, au pays du soleil levant, le Japon. Cependant, si ma mère y est entièrement originaire, mon père est européen, même si j'ignore le lieu de sa naissance.
    ¤ Orientation sexuelle ¤ : Hétérosexuelle
    ¤ Métier ¤ : Etudiante
    ¤ Classe ¤ : 2ème année


    ¤
    Description Physique ¤ :

    A quoi bon, vos calots sur ma carcasse ne suffisent pas à votre observation, il vous faut encore narration de ma part ? Un récit bien monotone, qui n'aurait que des fins superficielles, et trop subjectif qui plus est. Devrions-nous débattre du sujet de la beauté ? L'universellement beau ne peut être relatif aux individus, et ne peut s'exprimer sous aucun dialecte. Au contraire, il ne peut se manifester qu'aux devants d'une béatitude voire d'un extrême égarement mental, et n'est lié qu'à la contemplation sous sa forme la plus profonde. Je doute que je parvienne à vous mettre dans un tel état sur mon passage, je ne fais que me confondre avec mes millions d'homologues humains, alors, est-ce nécessaire ?... Très bien, s'il faut en passer par une description détaillée pour trouver la tranquillité... Je ne suis pas une grande demoiselle, je suppose que mes origines nippones y sont pour quelque chose. Je n'atteint que le mètre 64, parfois accru de quelques centimètres de tricherie féminine se manifestant sous forme de talons. Mes cheveux peuvent trouver une allégorie, celle d'une épaisse cascade opaline aux soyeuses plissures, tombant avec arrogance jusqu'à la base de mon épine dorsale et d'une longueur plus courte vers l'avant, puisqu'elle orne mon visage et s'arrête au niveau de mon buste. Cette même chevelure est souvent coiffée d'une décoration s'alliant à ma tenue journalière, en général soulignée d'une pointe d'excentricité. Sa couleur rivalise avec celle de ma peau aux nuances nacrées, que j'entretiens grâce à des bains de lait pour en garder tout l'aspect. Mon teint demeure tout aussi blême nonobstant ma faculté à rougir facilement dû à mon derme réactif. Justement, ma physionomie, parlons-en. Il est dit que les yeux sont le reflet de l'âme, je pense qu'il est juste de dire que la mienne est scindée en deux pôles, comme c'est le cas pour mon comportement... Entre réalité et apparence, il y a un abîme. J'arbore ce que l'on appelle en médecine une hétérochromie irienne, mon oeil droit possède l'azur d'un saphir, le gauche le carmin d'un rubis. Mais ils ne luisent pas comme les pierres précieuses, leur éclat s'est assoupi avec le temps, et les épreuves. Que dire du reste, comme tout être humain, un nez fin et dessiné trône avec exactitude au milieu de mon visage, surplombant cette marque que l'on nomme comme " l'empreinte du doigt de l'ange ", telle la bénédiction du nouveau né. Celle-ci amène à une paire de lèvres charnues généralement colorées de maquillage, comme l'entière surface de mon faciès pour une féminité marquée.

    Mon corps... Celui que je hais tant d'intérieur, que j'ai appris à détester d'extérieur, mais qui reste mon enveloppe charnelle. Sans pousser l'explication jusqu'aux mensurations, je suis d'une corpulence mince malgré un régime alimentaire à la lisière de l'abomination puisque principalement composé de sucreries en tout genre. Le chocolat libérerait des endorphines jusqu'à notre cerveau et reproduirait l'effet de l'amour... Je préfère prétendre qu'il ne s'agit que d'une histoire de goût pour ma part. Ma constitution est dite fragile dû à de nombreux désagréments de santé, je me blesse ainsi facilement, et ma fine pellicule de peau en est souvent écorchée à sang. Mes formes redondantes sont dignes d'être décrites comme celle d'une femme, allant d'une poitrine ronde et sensuelle au marquage de ma fine taille, en passant par les frêles rondeurs de mes hanches. Mes jambes sont d'une grande importance puisque toujours dévoilées dû à mon style vestimentaire exclusivement composé de robes. Justement, si certains pensent que je me démarque par mon physique, je le suis particulièrement sur mes tenues pour le moins atypiques, mais qui me ressemblent. Comme je l'ai déjà mentionné, je ne porte que des robes, dans le style d'une époque oubliée, au raffinement éminemment accentué. Qu'il s'agisse de mon habit ou de ses accessoires, mon attention est décuplée et tout est réglé avec minutie. Les psychologues disent que je cherche à embellir ce qui est de plus visible, pour camoufler la laideur de ce qui me ronge les entrailles... Je fais leurs diagnostiques, surtout lorsque ceux-ci paraissent probants...

    ¤
    Description Psychologique ¤ :

    Sans doute votre curiosité vous pousse t-elle à vous demander pourquoi je vous parle de psychologues... La définition de ces derniers est elle, relative aux individus, mais est bien souvent associée à la folie des patients s'y rendant. Je n'irais pas contredire cette hypothèse bien caricaturale, car au fond, la normalité existe t-elle... Toute chose n'est elle pas basée sur quelques prémices de folie, que dis-je, la logique existait t-elle seulement en ce bas monde... A dire vrai, je ne ressens nul besoin de devoir confier mes moindres pensées à des professionnels qui feignent de s'intéresser à votre cas, mais j'en suis contrainte dans le suivis de mon traitement... Je n'ai pas plus envie de me livrer à mon introspection avec vous, saurais-je seulement vous narrer mon comportement avec exactitude ? Nos réactions diffèrent selon bons nombres de détails, n'ayant aucun don de voyance, je ne puis vous offrir un témoignage authentique. Mais peut-être puis-je vous en donner les axes principaux, vous en découvrirez les mystères si vous osez tenter de me décrypter... Je suis d'une nature placide, un calme de façade par lequel j'essaie de ne retranscrire que peu d'émotions. Je refuse que l'on sonde mon âme martyrisée, et an dépit de mes efforts, une affliction naturelle s'est déposée en mes traits caractériels. Cette proportion d'accueil peu affable que j'offre a pour but premier de me murer en mon cocon tel la nymphe d'un papillon patientant pour son envol. Je souhaite que l'on m'y laisse tranquille, cependant, cela ne suffit pas toujours à dissuader de m'approcher. L'éloquente distance que je prends vis-à-vis d'autrui peut me faire passer pour une personne altière, je suis à une année lumière d'être imbue de moi-même, mon pessimisme et mon inexistante confiance en soi ne me le permettent pas. J'ai simplement peur de révéler la véracité de mon être, peur que l'on puisse m'atteindre à m'en faire souffrir comme ce fut souvent le cas. C'est ainsi que je devins quelque peu misanthrope sans pour autant en revêtir l'apparence la plus extrême, une fois de plus, tout n'est qu'histoire de protection. Je n'irais jamais vers quelqu'un en première, et ressens toujours quelques réticences lorsque l'on tente de m'approcher... Pourtant, je réponds, car je ne suis pas d'une nature associable, j'ai su garder ma douceur et ma patience. De toute façon, je ne suis pas celle que je veux paraitre, je ne suis qu'un pâle reflet de ce qu'était Nozomi par le passé...

    L'annonce de ma maladie n'a fait que me renfermer sur moi-même, je tente chaque jour de me montrer forte et impassible aux yeux du monde, mais ce n'est en réalité pas le cas... Je suis malheureusement victime d'une sensibilité surdéveloppée, que je parviens tant bien que mal à camoufler, qui me torture cependant en secret. J'ignorais avant cela que le corps humain était capable de créer tant de larmes, que notre capacité lacrymale était d'une telle importance... Les pleures et parfois la douleur physique sont les seules échappatoires, lorsque la solitude me le permet. J'ai besoin de ces crises pour satisfaire un certain équilibre, et qui sont les témoins de ma décadence. Tout ceci me rend marginale, et mon refuge se trouve être dans l'art sous sa plus vaste définition. Toutes les formes d'art me sont chères, et cela est valable pour les connaissances en général. Avide d'apprendre, de savoir, mon sommeil est durement amoché de mes élans de curiosité, particulièrement lorsqu'il s'agit de la littérature. De ce fait, mon élocution prend des allures chastes et distinguées, sous un opaque voile de bienséance



    ¤
    Histoire ¤ :

      « Car les tourmentés s’engouffreront toujours plus dans leurs affres, car une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, car la bonne n’arrive jamais bien accompagnée. »



    « Qui meurt bientôt, on dit qu’il languit moins. »


    Ma naissance à moi n’a pas été si commune qu’on pourrait le croire. Evidemment, sinon, quel intérêt ? Premièrement, cet homme qui tenait la main de ma mère dans cette lugubre salle d’accouchement n’était pas celui qui m’a conçue. Nous n’avons en réalité aucun lien de parenté direct. Pourtant, il a été cette présence masculine dont je n’ai pu jouir. Si cela avait été un conte, vous aurais-je parlé d’un affreux beau-père ? Sûrement, mais je me refuse d’être une Cendrillon, et la vie n’a rien d’un conte, bien loin de là. Takeru… Rendait ma mère heureuse, et accepta celle qui n’était pas la chair de sa chair. Je n’ai jamais pu lui donner le qualificatif d’un paternel, mais c’est tout comme. Les lisières sont minces, et ce morceau de papier attestant mon adoption y contribuait. Il a été l’un des premiers visages qu’il m’ait été donné de voir, le géniteur qui par définition me donnait son amour, me consolait lorsque tout allait mal, me permettait de m’épanouir dans un équilibre conjugal parfait. Il m’a toujours traitée comme sa propre fille, et ce même lorsqu’il procréa ses vrais enfants. Mon père ? Je ne le connais pas, pas même son prénom, je ne l’ai jamais vu si ce n’est en songe. Je sais seulement qu’il était européen, et qu’il y est sans doute retourné au jour d’aujourd’hui. Ma mère a toujours voulu me faire croire à une romance idyllique… Je me dis parfois qu’elle est plus romanesque que je ne le suis. Si je me plais à entrer dans son jeu, c’est parce que je peux aisément lire l’affliction sur son visage séraphique lorsqu’elle se penche sur le sujet. Je ne peux la voir malheureuse, ainsi, j’évite cette conversation. Cela ne me serait d’aucune utilité de connaître la vérité de toute façon, je ne pourrais changer le passé. Quoi qu’il en soit, quelques mois après leur rencontre, elle lui annonça sa gestation. Qui aurait cru qu’il disparaîtrait du jour au lendemain comme une ombre dans la nuit, abandonnant sa concubine à un rôle maternel dépourvu de soutien. La solution aurait été d’effacer toute trace de son passage, au lieu de ce choix judicieux, Mya, ma mère, prit la décision de me garder. C’est notamment à cela que je me dis que mon beau-père est un homme formidable, peu auraient été capable d’aimer une femme enceinte et isolée. Jusque là, ce n’est qu’un récit qui malgré son triste fondement poursuit une route sereine.

    Je suis venue au monde au Japon, dans la ville de Kyoto, et y ai grandi durant quinze années, avant que Takeru ne soit muté jusqu’en France... Mais qu’importe. A mes presque 2 ans, l’on m’offrit un petit être recroquevillé sur lui-même, dans une couverture azure : Kazuki, un petit frère. Une flamme au centre d’un océan, que je me devais de protéger à jamais. Le sens de la famille était développée dans la nôtre, envers et contre tout, nous étions unis. Dans les années qui suivirent nous avons accueilli deux nouveaux cadeaux du ciel, des faux-jumeaux, Aiko et Keiko, un bonheur complet. J’étais, moi… Je grandis, je voulais vivre, et m’amuser comme une jeune fille de mon âge, profiter des meilleurs instants du printemps de mon existence, tant que les cerisiers déversaient leurs ondées florales au grès du doucereux zéphyr. La saison des délicieuses effluves au climat tempéré, résurrection des puits d’oxygène terrestres, lorsque le bonheur est simple comme une flânerie dans un parc fleuri. Les doigts enlacés à ceux de sa douce moitié, une aura de tendresse enveloppant les âmes devenues consubstantielles de deux êtres.

    L’amour, ingrédient unique et existentiel de la recette de la félicité. Je plains les gens qui n’ont jamais pu jouir d’un tel sentiment, de cette fièvre qui engourdit les muscles d’une extasiante crispation. L’être aimé devient l’unique source d’allégresse, sans que l’on sache pourquoi, sa simple vision suffit à satisfaire tous nos besoins. Un mystère de la psychologie humaine, les émotions passionnelles inexpliquées, qui surgissent lorsque l’on s’y attend le moins. C’est dans notre nature d’être constamment pris au dépourvu, l’anticipation ne fait que chasser ce côté mirifique et affriandant que nous recherchons. En toute sincérité, je gardais mon indigence romantique pour mes seules fabulations, m’entraînant à travers des péripéties chevaleresques inspirées des récits qui guidaient mes songes. La lecture demeurait ma seule échappatoire, et je me permettais de rêver au grand amour. J’avais cependant assez de lucidité pour ne pas confondre réalité et fiction… Mais que faire lorsque la fiction justement, dépasse la réalité ? Bien sûr, comme toute collégienne, j’avais ma préférence en ce qui concernait les garçons. A vrai dire, nous nous connaissions depuis plusieurs années déjà, et il ne cessait de construire mon sacre, jour après jour. Mes comparses m’avaient obligée à lui déclarer ma flamme, le jour de la St Valentin. Je me souviens encore de la lourdeur de mes paupières ce jour-ci. Toute la sorgue durant je m’étais attardée sur la confection de confiseries chocolatées, en forme de cœur. Je n’ai jamais était enclin à une extrême timidité, pourtant je crus que j’allais m’immoler par le feu tellement cette bouffée de chaleur me compressait les poumons. Les joues empourprées, ce fut la première fois qu’il y avait autant de couleur sur mon visage, j’avais fini par prendre mon courage à deux mains et à les lui offrir. J’aurais était la plus heureuse du monde à le regarder les découvrir et les déguster, si je n’avais pris la fuite comme un scélérat pris sur le fait. Un mois s’était écoulé, je n’eus que des remerciements. Alors que je considérais ma défaite comme amère, je me persuadais de la préciosité de son amitié que j’avais pu garder. Tout espoir semblait perdu, et ce jour-ci, il vint à moi avec un paquet de satin opalin portant mon patronyme. J’avais presque oublié que c’était le White Day, j’avais cessé d’espérer en une marque de retour de sa part. Pourtant ce pendentif qu’il m’offrait, ne pouvait vouloir dire qu’une chose… Ses mains enserrant ma taille, son buste contre moi, l’absence de pudeur lorsqu’il approcha ses lèvres des miennes. Mon premier baiser, mon premier amour.

    Bien sûr, l’utopie, n’est qu’éphémère.
    La vie, la mort… Je ne sais plus. Léthargie éveillée, songe cauchemardesque. Mon cœur sanguinolent m’esquinte et me transvase dans le siphon du purgatoire.




« Couche-toi et sois malade, tu sauras qui te veut du bien et qui te veut du mal. »



    « Votre fille est atteinte de la maladie d’Huntington, il s’agit d’une affection neuro-dégénérative héréditaire… Elle provoque la destruction des cellules du système nerveux central, tout d’abord le noyau caudé, le putamen et enfin le cortex général…. Pour faire simple, le noyau caudé et le putamen aident à contrôler les fonctions motrices et cognitives, les émotions, les pensées et le comportement. Son sang est également contaminé, et nécessitera un suivi constant… Cette maladie touche généralement les personnes entre 40 et 50 ans, cependant il existe une forme juvénile qui atteint les adolescents. Les symptômes… Varient d’une perte de contrôle des mouvements, des pertes de mémoire et des sautes d’humeur. Ceux-ci empirent dans les années, jusqu’à provoquer une totale dépendance du malade, et par la suite le décès. Il faut que vous sachiez que… C’est une maladie incurable. »

    Je hais ces discours scientifiques destinés à leur seule justification. Subterfuge pour retarder l’inéluctable, pour ne pas donner des paroles trop creuses et vides de compassion. Combien de fois ai-je passé cette porte, emplie de légèreté sur un diagnostique favorable. Combien de fois m’ai-je fait souffler que la providence veillait sur moi. Voici comment, en quelques secondes de temps, l’univers tout entier s’écroule à vos alentours. Comme tout le monde, je m’étais déjà demandée sur ma réaction si l’on m’apprenait que je devais mourir demain. Les réponses restent approximatives, ironiques ou inexistantes. Cette tragique hypothèse paraît si improbable, oui, ces choses là n’arrivent qu’aux autres, alors pourquoi s’y attarder. Me voici, héroïne de mon mélo-drame, étoile filante vers la damnation. L’ange déchu de son élysée. Ce que l’on peut ressentir est alors indéfinissable, aucun dialecte ne serait assez puissant pour en être un parfait qualificatif. Même notre propre corps cherche sa réaction, entre sueurs froides, vertige, absence, tremblements, panique, et puis… Black Out. L’obscurité, et l’angoisse. Ma masse corporelle avait heurté le sol glacial dans un fracas sourd, nul réflexe de ma part, mon crâne avait crée une résonance atroce en sa rencontre. Trop, c’était trop, je ne pouvais plus rien encaisser, plus aucune volonté. Enfoncée dans la tourmente nauséeuse de ma syncope, mon activité cérébrale était incapable de fonctionner, incapable de produire. Seul le narcotique qui m’avait assommée se dressait face à moi, et je me souvenais des instants avant cette nouvelle. Depuis plusieurs semaines, j’étais sujette à des étourdissements intellectuels, une minime perte de contrôle de certains de mes mouvements et à une tendance dépressive inexpliquée. Ma mère était le genre à s’inquiéter pour rien, surtout me concernant. Ses supplices m’obligèrent à me rendre à l’hôpital, endroit que je détestais par-dessus tout. Ce qui ne devait être qu’une visite médicale de routine s’était transformée en tragédie grecque. La seule chose qui nous vient à l’esprit, c’est…

    Pourquoi moi ?

    Une question qui revient sans cesse, entraînant larmes et glapissements. Si je devais m’exprimer, je ne le ferai pas sous forme de complainte, mais sous celle d’une poésie. Le lyrisme est bien plus adapté à vociférer mon déboire. Comment haïr notre propre corps, comment nous haïr nous-même pour ce que nous sommes. Nous ne choisissons rien, nous subissons tout. Je naquis avec une maladie, je mourrai d’une de ses consoeurs. J’ai longtemps cru que les plaies causées par ses mucrons avaient fini par cicatriser, j’avais survécu à un funeste destin. En réalité, ce n’était que les prémices d’une longue agonie, car en moi coulait le nectar enfiellé de la mort. J’ai toujours pensé qu’il y avait des faits à ne surtout pas savoir dans une vie, à ne pas anticiper. Le sablier de nos jours en faisait parti, malgré cela aujourd’hui, on me le remettait en main propre, soigneusement empaqueté dans un linge diaphane du pandémonium. Alors, Doc, combien ?


    « L’espérance de vie est environ de 10 à 20 ans… Mais tout est relatif en fonction du malade, allant d’un peu plus, à beaucoup moins… Je suis désolé. »

    Enchaînée à la hache qui me trancherait la tête, une décennie me séparait de mon embrassade avec la Grande Faucheuse. Rien, n’avait plus la même saveur. Ce fut, comme une renaissance, une vie pour mieux mourir. Ainsi, ma destinée était de voir jusqu’où mon corps pourrait se défendre face au parasite létal. Les fondements de mon royaume, mon étendard, tout, s’écroulait. Je n’avais imaginé pire, encore et toujours pire. Mon roi me délaissa, m’abandonnant à mon triste sort. Ses promesses, ses louanges, furent un fouet écorchant ma peau blême d’une douleur effroyable, mais d’une souffrance encore plus indescriptible. Voilà le mot qui résume tout, indescriptible. Les géhennes que je traversais n’étaient que les récoltes que j’avais semées, moi, odieuse tache sur la toile de l’artiste, qui avait osé goûter au bonheur nonobstant sa malédiction. Chaque seconde devient de l’or, ou au contraire un désespoir. Mais pire que tout, cette culpabilité qui m’étouffait, voir les personnes qui m’étaient chères déchirées par le chagrin. Je n’avais aucun droit de les rendre malheureuses, rien que pour cela, j’aurais aimé disparaître.

    Ce n’est pas si simple, rien ne l’est. On ne peut vivre sans la maladie. On ne peut vivre avec. Quoi que l’on puisse dire, nous ne pouvons accepter totalement le virus qui nous ronge lentement. Evidemment, nous ne vivons plus que par lui. Nul ne peut interférer, ni nos pleures, ni le soutien de nos proches, pas même la compassion de tout un peuple. Une blessure éternelle, une dague dans mon organe vital. Ce ne sont plus des larmes, mais des cascades d’amertume qui se dépose sur mes pommettes. Je n’ai pas la force de m’époumoner pour débloquer la contraction de ma glotte. Un jour, petit à petit, je perdrai le contrôle de mes mouvements, puis celui de mes sens, et je finirai dans la démence. Je deviendrai dépendante de ceux qui voudront s’occuper de ma dépouille, ma dernière antre sera ce lit d’hôpital dénué de couleurs. Hypothèse de mon avenir, si ce n’est pas ainsi, sans doute mettrai-je fin à mes affres dans un acte impulsif et irréfléchi. Pour éviter ce cas de figure, notre médecin me fit suivre par toutes sortes de ses collègues, allant d’un psychiatre à un rééducateur. Oui, prématurément, pour prévenir les soins à venir disait-il… Ils pensent m’aider à remonter la pente, ils ignorent qu’ils me la font descendre à deux fois plus vite. Ils ne veulent… Que m’aider, je le sais.

    Les temps changent, les gens aussi. Au lieu de m’ouvrir aux autres, je me suis renfermée dans ma chrysalide, je voulais demeurer une nymphe pour l’éternité. Non, ce n’était aucunement de la faute du monde, uniquement de la mienne. En ce cas, je n’avais nul intention de les faire souffrir, comme moi je souffrais. Je partirai avant eux, alors pourquoi, pourquoi faire couler des larmes inutilement. Je préférais qu’il me châtie de leur haine, que de leur pitié ou leur tristesse. Déjà trois ans que je me fis condamner… Ma vie, ou ce qu’il en reste, continue. Etouffée par le cercle familial, je décida de poursuivre mes études en internat pour la première fois. Une aventure qui sera ma seule, mais au fond… Ce n’est, qu’une école ordinaire…




    « La vie est une maladie de l’esprit. »


Nozomi Shimatani 150562Rol

    ¤ Pseudo ¤ : Kiwi(e)
    ¤ Age ¤ : 18 ans
    ¤ Comment ça va ? ¤ : Motivée motivée, nous sommes motivés ♥️
    ¤ Mais au fait, comment t'es tu retrouvé parmi nous ? ¤ : ça c'est une bonne question...
    ¤ Dis moi, tu n'aurais pas un commentaire à faire par hasard ? ¤ : Longue vie à nous !.... Espérons xDDD
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