Académie Bathory
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Demeure des Bathory, devenue Académie, qui accueille tant les humains, que les vampires...
 
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 Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik]

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Calypso Itakuma

Calypso Itakuma

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MessageSujet: Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik]   Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] EmptyLun 5 Juil - 11:43

    Par tous les temps, une seule et même règle survivait. La loi du plus fort. Malgré les évolutions originelles, cette loi transcendait le monde, s’appliquant dans toutes contrés existantes. Il en allait de même dans cette académie usitée par des êtres lucifériens. Le pouvoir presque royal était, sans l’ombre d’un doute, concédé à un membre de l’illustre dynastie des Bathory. Lestat, le neveu cuirassé de Dame Elizabeth jouait à merveille le rôle de directeur, régissant et punissant, si nécessaire, les occupants de sa propriété. On pouvait subodorer que la législation en vigueur chez les Bathory, sans supputer les fils d’Adam et Eve, était bien plus vigoureuse et robuste qu’en des lieux aux limites naturelles, pour les vampires y résidant. Au bas de cette échelle de sang, les infants, rejetons usuellement abhorrés, occupaient cette seule agora. Puis suivaient les êtres mi-démoniaques qui s’étaient vu accordés la faculté de s’apparenter aux sang-purs qui, eux, sans dénis ou démentis, gouverner en maître. Ce cycle perpétuel était toute fois épisodiquement irrespecté, bien que très rarement, par quelque protagoniste doté de ruse et de malice. Aubaine ou Infortune, Calypso, anormal sang-mêlé à la vétusté remarquable, présentait cette idiosyncrasie jalousée par une ribambelle de créatures. La jeune sylphide à la flamboyante chevelure vermillon avait su se bâtir une certaine renommée. Sa sagesse très développée ainsi que sa prestance poignante et intimidante l’avait poussé dans l’antre du régent de ce château. Au fil de leurs nombreuses entrevues, une complicité physique et intellectuelle, sans omettre un troc sanguinaire, naquit ce qui permit à l’infant de se hisser narquoisement dans de bonnes grâces. Ce n’était pas purement cette relation inaccoutumée qui lui avait consentit pareille investigation et position mais aussi son incroyable intelligence et sa nature de femme épanouie et exigeante envers elle-même. Malencontreusement sur son chemin diurne, attribut notoire de sa race, et nocturne les antagonistes ne disparaissaient pas aisément, et elle avait mainte fois du faire face aux kyrielles de ces rencontres. La vie portait son lot de souffrances et la distribuait inégalement à chacun et chacune, les êtres méphistophéliques quand à eux pouvaient s’attribuer un grand pourcentage de ces maux et calamités, d’après les pensées tourmentées de l’incube. Son existence, parsemée de déplorables et d’insupportables évènements, lui allouait une vie qu’elle n’aurait pas nécessairement ambitionnée. Survivre inlassablement dans la solitude n’est pas un privilège ni une prérogative mais bien un fardeau dont il fallait s’accoutumer. En ce lieu peuplé, elle avait su dénicher bien plus que des amitiés mais quelque connaissance, humaine ou vampirique, qu’il lui fallait ranger de son côté lorsque la déréliction se ferait ressentir. Ces êtres fragiles que sont les proies des diables ne sont pas compagnie à long terme, assurément, mais une distraction cruellement sentimentale vouée à s’évaporer brisant de nombreux cœurs. L’organe cardiaque de la nymphette incarnat avait subi ces fêlures créant des brèches à ce jour incomblées.

    Funestes pensées que de réaliser qu’elle vivrait à jamais, si son créateur le lui permettait, avec ce manque déprécié. Quelque soit cette lacune, la jeune femme vivait dans le moment présent et celui-ci était bien pour lui déplaire. Lorsqu’un loup rencontre un agneau, il exploite son asthénie en déployant sa virulence et sa véhémence carnassière. Un mordu assoiffé, avec une fougue impétueuse, souilla la peau halée de Calypso en y plantant ses crocs aiguisés, perçant de deux petits trous sanglants l’arrière de son épaule gauche. Prise par surprise et au dépourvu, la riposte ardemment souhaitée ne put venir devant un coup en traître mené de main de maître et le temps qu’elle se retourne pour dévisager et scruter le faciès de son bourreau inconnu, le voleur de cruor avait déjà disparu. Encore plus surprenant, celui-ci avait agi en fin d’après midi alors que le soleil décrivait sa chute vers sa couche, s’exposant aux rayons vengeurs de l’astre diurne. L’incroyable scène s’était déroulée non loin de l’entrepôt d’hémoglobine ce qui rendait ce bref et aphasique esclandre surprenant et relativement impardonnable. L’ichor macula de quelque perle la fine bretelle de la robe couleur rubicond qui moulait à merveille les formes si féminines de la succube. Les galbes rond de son bustier étaient soigneusement et partiellement dévoilés et une fente émeutière léchait et divulguait, du mollet jusqu’à mi-cuisse, une longueur inattendue du membre inférieur de la demoiselle. Cette provocation inconsciente avait assurément attirée le profiteur et Calypso s’y reprendrait à deux fois avant de se pavanait dans pareille affublement. Sa peau cicatrisa sans le moindre mal nonobstant deux petites auréoles violettes signe évident de l’existence de cette meurtrissure. Un long soupir de mécontentement s’échappa alors de ses lèvres tandis qu’elle reprenait son chemin dans les allées présentement sombres et obscures de la bâtisse. Un trouble vaporeux s’empara de la diablesse et, moyennant de ne pas fléchir, sa main, vive et rapide, rencontra le mur pour y prendre appui. Un voile atrabilaire brouilla sa vue et son souffle s’accéléra précisément au même moment ou son cœur, dont la particularité primordiale était de battre depuis actuellement 523 ans, cogna de plus belle dans son corsage. Cinq longues minutes furent nécessaires pour que la demoiselle s’acclimate tant bien que mal à cette anémie momentanée et, elle l’espérait, éphémère. Le voleur, semble t-il, était reparti avec un butin pus grand qu’elle ne l’aurait imaginé. Dans un murmure silencieux et taciturne, elle se promit de retrouver le coupable pour lui infliger le pernicieux châtiment qu’il méritait. Cela ne l’empêcha pas de reprendre sa route, se dirigeant vraisemblablement dans une salle où elle serait certainement placide et particulièrement seule.

    Lorsque les portes de la mansarde s’ouvrirent, elle découvrit avec émerveillement la beauté du lieu. Quatre olympiennes statues ornaient chaque mur, habillant majestueusement la pièce. Disposées astucieusement, quelques méridiennes comblaient les espaces entre les œuvres d’art, donnant ainsi une atmosphère plus chaleureuse bien que très sordide aux premiers abords. Le sol était recouvert d’un épais tapis ocre dont les motifs, représentant une épopée inconnue, paraissaient danser à la lueur de deux torches agrémentant et embellissant les contours d’une embrasure au mur, recouverte d’un épais rideau eben, placée à l’opposé de l’échappée principale. Il n’en fallu pas plus pour combler les sens de Calypso que se trouva à son aise dans cette localité. Avançant méthodiquement, elle examina les plus proches airains. Son regard se porta alors sur la première exposée ; une femme tenant une amphore encerclée par des vignes et fleurs grimpantes, une scène antiacide qui rappela à la jeune femme sa patrie natale. La Grèce lui manquait terriblement mais les souffrances endurées dans ce lointain territoire l’affaiblissaient cruellement. Sa ville, son peuple … elle avait tout abandonné pour retrouver et exécuter les sinistres meurtriers et assassins de sa famille. Aidée de son presque géniteur au sang royal, elle avait pu vivre et spécialement survivre dans ce monde écrue et grège. Perdue dans ses neurasthéniques pensées, elle omit de prendre en compte une présence furtive introduite à son détriment
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Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] 830772sa
Luderik Amhlaïgh/Bathory

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MessageSujet: Re: Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik]   Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] EmptyDim 11 Juil - 15:00

Qu'est-ce que la vie, qu'est-ce que la mort ? Une question bien étrange et peut-être même stupide pour quelqu'un d'immortel. Cependant, les années finissent par faire réfléchir ces êtres éternels. L'ennui rend toute pensée plausible, toute réponse presque imaginable. C'est ainsi que les pensées funestes de sa propre existence taraudait l'esprit pourri de notre héros dix fois centenaire. Depuis quelques temps, il se demandait si son existence n'était pas une malédiction de sa famille qui l'empêchait de connaître le repos éternel. Pourtant, pendant plus de mille ans, il n'avait jamais eut cette vision de sa terrible vie. Il se voyait plutôt comme un bourreau qui perpétuait les légendes et instaurait la peur à ces minables. Et sa nouvelle conception des choses l'agaçait terriblement. N'était-il pas celui que tout le monde craignait, qu'on implorait, qu'on connaissait partout pour sa cruauté ? Le grand, invulnérable, intouchable, immortel et dominant... Il se retrouvait maintenant dans une position qu'il n'aimait pas. Luderik se rendait compte qu'il n'était pas si invulnérable que cela ; les blessures physiques étaient toujours aussi douloureuses, et sa soif le rendait encore plus sensible.

Oui, il avait terriblement soif. C'était sûrement pour cela qu'il pensait à la mort ; était-elle aussi douloureuse que son envie déchirante ? Que deviendrait-il s'il ne buvait pas ? Continuerait-il à se flétrir pour finir par tomber en poussière ? Peut-être. A moins que son manque ne le pousse au suicide. Toutes ses questions le titillaient tandis qu'il se dirigeait vers l'académie d'un pas lent et monotone, ses yeux perçants l’air devant lui. Son grand manteau noir le recouvrait totalement, et sa capuche cachait partiellement son visage dans l'obscurité de la nuit naissante. Son teint était gris et des cernes apparaissaient sur son visage parfait. Ces cernes étaient belle et bien la preuve de son manque de la substance écarlate qui le maintenait en vie. Cela faisait déjà plusieurs jours... Il ne savait plus exactement. Et comme il refusait de se nourrir avec ces poches d'hémoglobine si infâmes... Le sang pur avait parfois un peu de mal à étancher son insatiable soif. Mais ce soir, il comptait bien retrouver sa belle rigueur. N'importe quelle personne aurait pu faire l'affaire. Mais malheureusement, sa fierté prenait toujours le dessus : les humains qu'il rencontrait dans la nuit le dégoûtaient plus qu'autre chose, rien qu'à voir leur allure à moitié saoule ou complètement stupide. De plus, il se rendit très vite compte que le sang vampirique lui manquait. L'immortel cherchait donc un être aux mêmes atouts que lui pour son dîner, espérant qu'il serait encore assez puissant - ce qu'il ne doutait presque pas - pour s'amuser.

Le faux étudiant se glissa silencieusement dans le hall d'entrée. Il resta un instant à observer les jeux de lumière avec les rayons de la lune et les grandes vitres. Des ombres malfaisantes tapissaient le sol marbré, et le vent frappait aux fenêtres grises. Les souvenirs l'envahirent de nouveau, telle une vague sournoise qui emporte le nageur imprudent vers le large. Cette attaque de son frère et lui dans une riche famille anglaise. La nuit la plus étrange de toute sa magnifique vie, pourtant déjà si longue. Ou si courte pour certains de ses semblables. Il se souvient du sang giclant sur le mur, et sur la petite robe blanche de cette enfant... Un bruit sourd le ramena à la réalité, dans son corps qui se détériorait rapidement. Trop rapidement. L'incube reconnut le bruit qui l'avait sorti de son songe : une porte qui se refermait. Il chercha l'origine de ce son si agréable à ses oreilles, mais le silence se fit de nouveau. Pourtant, les odeurs ne trahissaient pas. Lude, attisé par la faim et par le jeu, partit en courant vers le premier étage, où son instinct lui conseillait d'aller. Il courut dans le couloir à sa droite, et glissa sur le marbre quand il voulut s'arrêter devant une porte, faisant crisser ses grosses chaussures modernes – qu’on appelait des « Dock Martens ». Il finit par s’arrêter et faillit se casser la figure car le cuir s’était accroché à quelque chose au sol qui avait brusquement arrêté sa glissade, ce qui fit un bruit encore plus tonitruant quand il s’étala à moitié sur le mur pour ne pas tomber. Bref, la cause de cette demi chute était une odeur caractéristique qui l’avait retenu : celui du sang mêlé, de l'immortalité, et de la puissance. Il revint sur ses pas (oui, il avait dérapé sur quelques mètres, le sol était bien lustré) et se posta devant la porte en bois, fermée. Il réajusta sa capuche sur sa tête pour cacher ses mèches de cheveux blonds et ternes ainsi que les traits à l'allure fatiguée de son visage pourtant si beau. Il posa enfin sa longue main sur la poignée de la porte et la tourna, s'ouvrant en un grincement tonitruant pour ses oreilles sensibles. L’effet de surprise était définitivement raté.

Il passa sa tête dans l'embrasure de la porte et vit, presque au milieu de la pièce, une jeune femme qui lui tournait le dos et qui semblait observer l'endroit. Ses sens ne l'avaient pas trompé. Il entra entièrement dans la salle plutôt petite avec une rapidité surhumaine et la referma brusquement (de toute façon, même un imbécile d'humain l'aurait remarqué, alors...) puis replaça ses petites lunettes hippies aujourd'hui vertes (il avait toute une panoplie de belles lunettes rondes et de toutes les couleurs possibles) sur son nez pour qu'on ne remarque pas ses cernes, ni ses yeux de plus en plus sombres. Ils n'étaient presque plus violets, mais bien couleur ébène. Ce qui, on pouvait le dire, complétait parfaitement toutes les couleurs que comportait son habit. Luderik n'avait rien d'un vampire sang pur - ce qui était le but, en fait. Il avait vraiment l'allure d'un hippie, d'un junky complètement défoncé. Il avait instinctivement pris cette attitude en avisant l'allure de cette femme qui ne semblait pas du tout portée sur le même... style. En fait, sans le vouloir vraiment, ses envies du matin de s'habiller coloré lui avait permis de trouver tout de suite le caractère pour s'amuser un peu. De plus, depuis quelques temps, il avait trouvé un moyen efficace de cacher son odeur si caractéristique des sang-pur. Un parfum fort mélangé à de la terre fraîche (il adorait cette odeur, vestige du souvenir de ses premières années de vie) voilait efficacement son odeur naturelle. Même si ce n'était pas complètement certain, seul un nez fin réussissait à détecter sa véritable senteur, et avec assez de concentration pour dévier l'odeur assez étouffante de son parfum. Et son attitude. Bref, son odeur s'arrangeait aussi avec son genre du moment. Ses Docks Martens violettes contrastaient avec le sarouel verdâtre et sa chemise déchirée bien trop grande exposait son torse blanc.

Le fantôme s'adossa au mur derrière lui, juste à côté d'une torche qui créait une lumière vacillante aux airs démoniaques. Parfait pour cet endroit, d'ailleurs. Les statues qui décorait la pièce avait quelque chose d'à la fois triste et colérique. A moins que ce ne soit juste ses propres émotions qui se répercutaient sur sa vision du monde. L'atmosphère était tout de même peu agréable pour quelqu'un de plus... Normal. Qui n'aurait pas vécu plus de mille ans. Mais Lude ne voyait que la jeune femme dans sa tenue si révélatrice et tentante. Que venait-elle faire ici ? Prenant une pause un peu plus décontractée encore sur le mur, il sifflota un instant un air étrange et déroutant. Prenant une voix las et simple, il déclara enfin :


- Une soudaine envie de s'isoler ?
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Calypso Itakuma

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MessageSujet: Re: Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik]   Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] EmptySam 17 Juil - 18:43

    Une odeur de terre, étouffante et suffocante, un parfum rarissime dont les effluves en cachaient d’autres, de plus subtiles et musquées. Sans se retourner, elle sut d’instinct l’identité de son adversaire. Elle se l’imagina tel qu’elle l’avait vu la première fois ; arrogant, mystérieux et surtout dément. Le diable personnifié si l’on oubliait l’existence du régent des lieux. Lentement et surement, son corps pivota d’un quart de tour afin d’exposer son profil et de dissimuler aux yeux de l’incube, si celui-ci ne l’avait pas encore remarqué, les marques violacées des canines étrangères. Sans frémir, son regard balaya cet être méphistophélique, redécouvrant son corps et ses traits si particuliers. Plus que son phonème inhabituel, son accoutrement n’avait pas d’harmonie et lui donnait un charme intemporel. Une attitude provocatrice qui ressemblait, bien qu’elle soit l’antinomique de sa tenue, à celle de Calypso. L’emplacement qu’il avait soigneusement choisi afin de se présenter accentuait, grâce aux lueurs volcaniques des torches, son côté démoniaque. Une parfaite et irréprochable mise en scène qu’il avait du utiliser mainte fois pour surprendre ses proies, se tapir dans l’ombre, ne divulguer qu’une partie de son faciès particulier et singulier. Ses lorgnettes verdâtres et glauques trônaient sur son nez aquilin d’une pâle blancheur alors qu’une opaque capuche dissimulait sa frimousse. Une longue expiration troubla le fin sillon des lèvres de la nymphe des ténèbres et se répercuta contre les murs de cette exigüe mansarde. Que le destin était béotien d’avoir placé sur son chemin ce démon dont elle connaissait si bien les envies meurtrières. Malheureusement affaiblie, il paraissait évident que si cet homme se trouvait ici, ce n’était pas pour entamer une possible polémique sur la décoration de cette pièce, mais bien pour se gorger de sang frais. Il était ainsi évident que Calypso représentait ce butin convoité. Le goulet auparavant ouvert avait été soigneusement clôturé par l’étudiant pour empêcher toutes hypothétiques échappées. Prise au piège, telle une brebis dans une meute de loup sanguinaire, la belle rouquine se força à garder son accalmie et sa dignité. Elle avait déjà entrevue l’appétence démesurée de cet individu et ne comptait pas se frotter à ses dards aiguisés. Paisiblement elle lui fit définitivement face croisant ses bras en dessous de ses convexités féminines. Elle admira une nouvelle fois la salle et ses œuvres à l’âge indéfini tout en s’imaginant par quels moyens sa fuite se révélerait réalisable et envisageable. Son éventuelle algarade et sauvegarde était barrée par ce diable flavescent et il lui faudrait l’affronter. De plus, le jeune homme, au regard de leur première confrontation, devait inévitablement lui tenir rigueur de la fuite de sa proie passée.


    ~Flash Back~



    Un couloir, une allée sombre aux murmures inquiétants, c’était en fin de soirée que la belle s’était décidée à s’échapper de sa chambre tout en s’éloignant des admonestes et houspilles de sa camarade de chambre humaine. Qu’il était dangereux de se promener tardivement dans cette académie, l’on ne pouvait se fier aux possibles rencontres. Contre les mises en garde de la sylphide à la chevelure laiteuse, Calypso foula le sol de divers passages, ayant pour but seul de se divertir. Naïve mais pas inconsciente, elle ne se doutait pas de l’entrevue surprenante qui l’attendait. Au détour d’un escalier, quelques souffles éteints et étouffés s’échappaient. Alertée par cette respiration haletante et inquiétante, la rouquine, qui connaissait si bien les conditions de ce timbre essoufflé, se précipita à l’origine de ce bruit. Quelle ne fut pas surprise lorsqu’elle découvrit un couple masculin dont l’un semblait prisonnier de l’autre. Rapidement et avec une vitesse surhumaine, le bourreau de la victime libéra du poids de son corps, le jeune homme au regard vitreux plaqué face au mur. Pour autant, l’ex-prisonnier ne bougea pas, comme capturé dans les mailles d’un charme invisible. Instinctivement, ses prunelles se portèrent sur le blondinet aux lunettes rondes, petites et violettes dont les iris, couleur ébène, se rétractaient en fine ligne rageuse. La succube avait arrêté un prédateur en chasse, un nuisible prédateur. Hâtivement, Calypso tenta de réveiller l’envouté qui, peu à peu, s’éveilla enfin sous les regards assassins du vampire. Elle ne s’imaginait pas les répercussions qui naitraient de ce sauvetage. L’homme délivré déguerpit à toute jambe laissant trainer derrière lui une fragrance, un effluve délicieux d’humain apeuré. Une partie d’elle regretta légèrement son acte mais la raison l’emporta sur sa pernicieuse faim. Mollement, encore imprégnée de cette odeur tentatrice, Calypso nargua son nouvel adversaire qui bouillait de rage. S’en suivit une joute verbale qui aurait finit en échauffourée corporelle si un groupe de mordus n’était pas passé miraculeusement dans cette partie de l’académie. Le jeune étudiant promit vengeance et menaça tout en disparaissant dans l’ombre la sylphide vermeil. Il va sans dire qu’elle avait fait quelques recherches auprès de son amant secret afin de découvrir l’identité de ce bourreau d’humains. Luderik, Luderik Amhlaïgh ; Un nom impossible, une origine nordique qui correspondait à son faciès. Arrivé il y a peu dans l’établissement, il semblait s’être bien acclimaté à la vie feutrée d’un vampire, néanmoins son comportement lui vaudrait certainement un détour bien mérité dans l’antre terrifiant et redouté du directeur. La jeune femme, consciente de la soif incontrôlable de certains être lucifériens, n’était pas allée reporter cet acte controversé de peur de s’attirer plus que les foudres d’un seul vampire.


    ~Fin du Flash Back ~



    Bien évidemment, Calypso ne se doutait pas que la colère de ce seul être suffirait à la blesser gravement. Echappant mentalement à la possibilité de se faire supplicier et tourmenter par Luderik, elle continua de le détailler. S’isoler avait-il dit ? N’était-il pas conscient de l’insupportable fardeau que représentaient la vie et la déréliction d’un être des ténèbres ? Pour la belle, cet énorme faix était difficile à supporter. Le plus souvent entourée, elle préférait de loin la compagnie des éphémères, bien que leur disparition lui inflige plus qu’une souffrance .. une condamnation, aux êtres terrifiants se nourrissant abondamment des autres. Lorsque l’on nait infant, inconcevable, pour les sangs purs, miscellanée de deux races incompatibles, le côté humain prend parfois le dessus sur le côté sombre. Mais tout aussi réciproquement, lorsque le nectar rougeâtre chatouille effrontément les naseaux puissants, l’humanité semble représenter une peccadille. Ainsi tourmentée, il lui arrivait de temps à autre de succomber aux plaisirs charnels tout comme sauver, des griffes d’un exécuteur, la faiblesse des êtres diurnes. Assumer cette mixité n’était pas chose aisée bien que parfois cela lui soit favorable. Elle comprenait plus que ses semblables les émotions humaines et leur peur, celle d’une proie fragile, mais la force destructrice qu’elle contenait lui donnait aussi cette particularité. Aimer était une sensation émotionnelle qu’elle ressentait et assimilait, cette sensibilité la rendait, aux yeux des dissemblables, plus faible, et plus humaine. Mais peut-être était ce là un critère que les nocturnes enviaient à leur contraire ? La capacité de percevoir des sentiments pouvant bouleverser et ébranler l’homme ou la femme et ainsi la rendre conciliable. Les vampires se disent exclus mais ils sont les créateurs de leur bannissement social qui s’accompagne de divers motifs tels que le refus de succomber à une proie facile ou celle de ne pas se mélanger aux inférieurs. Disparates raisons qui font qu’à ce jour, seuls les plus téméraires et courageux, certainement, s’aventurent dans les méandres tourmentés des sensations, celles qui nous rendent plus fragile et plus sociétal. Longtemps affligé par cela, Calypso s’était perdu dans ses tourments sensuels et dévastateurs, aimant passionnément tout comme haïr de tout son être une personne intermittente. Sa feu mère en avait été la preuve vivante il y a de cela des siècles et ses assassins une autre également tout comme l’adorable et généreux sang pur qu’il l’avait recueilli et éduqué comme un père pour sa fille, bien que leur relation eut été d’un autre ordre. Se rappeler son passé n’était pas sans maux et afflictions, la jeune femme à la longue chevelure enflammée fut prit momentanément d’un troublant vacillement certainement plus dû à l’absence du sang manquant qu’au voyage intra-céphalique.


    Reprenant ses esprits, elle recula d’un pas comme pour agrandir encore la distance de sécurité entre elle et le démon. « Et qui dit s’isoler .. dit seule et non accompagnée.. » Une pointe de sarcasme vint naître dans sa phrase tandis qu’elle reprenait d’une voix plus neutre « Mais ces lieux ne m’appartiennent pas, il vous ait aisé d’en profiter tout comme moi ..» penchant sa tête sur le côté, elle conclu par une voix plus enjouée « .. Luderik. » Il apparaissait évident qu’elle avait pris connaissance de son prénom et plus encore, de sa réputation. Sans se tromper de but, celui-ci n’était pas pour se renseigner afin de gagner quelconques rendez vous intimes avec le damoiseau mais plus pour s’en éloigner. Ne dit-on pas qu’il faut être proche de son ennemi plus que de son ami ? Reprenant sa respiration, elle peint alors sur son doux visage angélique un sourire charmeur. « Que faites vous donc, vous, dans ce lieux ? » terminant sur cette question ouverte, elle ne cessa pas de l’observer, s’amusant de sa future réponse.
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Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] 830772sa
Luderik Amhlaïgh/Bathory

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MessageSujet: Re: Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik]   Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] EmptyMer 21 Juil - 16:08

Et si ces êtres morts-vivants étaient des démons ? Cela expliquerait leur venue sur Terre, leur incapacité à mourir et à ressentir quelconque compassion. Mais des démons bien particuliers, tout de même... Ignorants, fiers et arrogants. Cependant, un but luciférien se cachait peut-être derrière ces créatures de la nuit qui ne voulaient que faire souffrir, et tuer. But que Luderik prenait beaucoup de plaisir à accomplir, mais ne comprenait pas toujours. Pourquoi ces désirs, pourquoi ne pouvait-il pas être autrement ? Même s'il n'avait pas franchement envie de changer en quoi que ce soit. Il se posait juste la question, à cet instant en avisant la belle silhouette gracieuse de sa proie. Face à sa réflexion, il la vit se tourner lentement vers lui, n'affichant tout d'abord que son simple profil. Sans un mot, il l'observa avec une convoitise évidente dans les yeux, heureusement cachée par ses petites lunettes factices. Son odorat était perturbé par les effluves de la pièce, un mélange de poussière et de moisi, mélangé à la cire et au métal. Ce n'était pas très agréable, mais il réussit pourtant à identifier celle de la jeune femme. Sa pupille se rétrécit soudainement, attisée par une colère refoulée d'à peine quelques semaines. Cette pauvre créature, en face de lui... N'était autre que la personne qui l'avait empêché de profiter d'un bel homme qu'il avait pris du temps à séduire. Oui, pour une fois qu'il avait des envies autres que la faim... Une simple infant l'avait sorti de sa torpeur et il avait fui, comme un agneau égaré. Repensant à ce moment de frustration intense, il ne regardait plus la jeune fille mais était perdu dans ses pensées de vengeance, essayant plus ou moins de se calmer pour ne pas le montrer à cette infant. Son côté colérique était bien trop présent... Il pinça les lèvres et s'avança d'un pas tandis qu'elle reculait. Il allait pouvoir mettre à exécution sa belle menace. Il avisa ses formes aguichantes et sa fine robe. Il allait même pouvoir en profiter, qui sait...

Il s'avança de deux pas quand il la vit reculer, ce qui le mit encore plus en confiance. Il s'arrêta de nouveau, la laissant parler sans bouger d'un cil. Quand elle eut finit de parler, le silence régnait une nouvelle fois. Il ne troubla pas cette paix pendant quelques instants puis un sourire pervers se figea sur ses lèvres délicates. Il avait la tête encore légèrement baissée pour que sa jeune proie ne remarque pas ses imperfections faciales qui l'énervaient tant lorsqu'il était en manque, ce qui donnait un air franchement sordide à son apparence : l'ombre de sa capuche ne laissait entrevoir que ses lèvres qui s'étiraient donc de façon peu conviviales. Bien entendu, lui-même avait fait quelques recherches sur cette femme. Mais rapidement désintéressé de celle-ci, il n'avait trouvé que son nom. Il baissa ensuite la tête pour un salut inutile.


- Ma chère enfant, se moqua-t-il en accentuant ce dernier mot, donnant un accent qui penchait vers le "in". Il montrait clairement qu'il connaissait sa véritable nature, alors qu'elle ne le savait pas pour lui. Pour le moment, en tout cas. Et il espérait que son déguisement olfactif tiendrait le coup encore un moment.

D'un pas irréel et trop rapide, il arriva à quelques centimètres de la créature aussi morte que lui. Beaucoup plus lentement, il passa derrière elle en reniflant son parfum, essayant de bouger un maximum pour qu'elle ne capte pas trop son odeur. Luderik était juste devant le dos laiteux de cette belle démone et aperçut de ses yeux perçants les deux traces violacées qu'un impétueux voleur lui avait laissées. Face à ses marques, il poussa un sifflement surpris et provocant, puis dansant à moitié, revint devant elle, les yeux toujours malicieusement cachés. Il finit par reprendre la parole, dans un murmure mielleux :


- Petite Calypso, douce voleuse, agréable chimère… Dans cette nuit chaude et sombre, un bruit m'a interpelé. Il fit un grand geste de ses bras, semblant montrer la pièce. Puis d'un mouvement gracieux, il passa son index droit dans les cheveux flamboyants de la succube et, s'approchant d'un demi pas, vint savourer son parfum. Luderik exagérait ses gestes de manière très théâtrale depuis qu'il avait pris la parole.

Ses intentions étaient claires : se moquer, provoquer. Cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas fait et il en profitait énormément. De plus, c'était une façon de montrer à cette Calypso que lui seul pouvait rire. Pas les autres, et sûrement pas des êtres inférieurs. Il finit par s'écarter un peu de son interlocutrice et regarda autour de lui, inspectant rapidement la pièce. Il finit par fixer les yeux de la jeune demoiselle. Le vampire fut envoûté par ses iris aux tons ocre, tournant lentement vers le bordeaux tandis que la nuit se faisait de plus en plus noire. Ses propres yeux n'avaient plus l'éclat qu'ils avaient. Cependant, il voyait bien qu'elle n'était pas dans une très bonne forme non plus, même si elle essayait de le cacher - comme lui. Il finit par lâcher la mèche de cheveux et frôla la peau froide de l'infant de son ongle, les yeux toujours rivés sur le visage de la belle.


- Votre moitié mortelle vous détruit-elle à ce point, pour vouloir observer de stupides statues ?

L'ironie se peignait sur son visage, et il attendait de voir la réaction de cette étrange femme. Serait-elle identique à la dernière fois, ou arriverait-il à obtenir quelque chose d'intéressant de sa part ?
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Calypso Itakuma

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MessageSujet: Re: Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik]   Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] EmptySam 24 Juil - 22:16

    Jeu morbide, dangereux, terrifiant que celui de défier son prédateur. La proie, bien que consciente du péril inéluctable qui l’attend lorsqu’elle se montre à découvert, joue inlassablement en se dévoilant, en attisant l’appétence de son prochain tueur. Il en est ainsi dans toutes les contrées que la terre porte. Une chaine incassable où règne un maitre puissant, le seul et unique dominateur de cette chaine alimentaire et le faible butin final qui n’a pas d’autres choix que d’accepter son destin ou de fuir éternellement. Dans toutes civilisations, l’homme, anthropopithèque savant doté d’une cognition, d’un esprit, surplombe, pontifie cette macabre succession de prépondérance. Ignorant, sans doute, pendant des années qu’un être plus imposant, plus mortel que lui régnait véritablement sur ce presque patrimoine funèbre. Secrètement détrôné par cet avide et affamé destructeur sanguinaire, il n’en restait pas moins fier de se présenter comme le maître du monde, le maître de toutes choses vivantes sur cette planète. Et pourtant tapi dans l’ombre, ne sortant que tard sous l’astre nocturne, un être aux desseins plus effroyables que nombreux fous, s’acoquinait avec la mort pour voler quelques âmes innocentes dont l’heure n’était assurément pas venue. Jadis, on le qualifiait de fabuleux, de mythologique, de légendaire ou d’illusion. Ce carnassier prit tout d’abord naissance, dans de lointains temps et par diverses rumeurs rapportées. Quelques savants ont cru trouver des vestiges du vampirisme dans la plus haute Antiquité, mais tout ce qu’ils ont dit n’approche point de ce qu’on narre de ces créatures. Les lamies, les striges, les sorciers qu’on accusait de sucer le sang des vivants et de les faire mourir, les magiciens ou magiciennes qu’on disait faire périr les nouveau-nés par des charmes et maléfices, ne sont rien moins que ce que le vent nous apporte, bruits incessant, parturition de Lucifer ou Lilith personnifiée. Quand on avouerait que ces sortes de striges ont réellement existé, ce que nous ne croyons pas que l’on ne puisse jamais bien prouver. Enrichi par la souffrance et la peur de la mort, ces comptes transcendent le temps. Les anciens Grecs connaissaient ces dangereuses sibylles sous le nom de « lamia » et ils croyaient qu’elles dévoraient les enfants, ou leur suçaient tout le sang jusqu’à les faire mourir. Euripide et le scholiaste d’Aristophane en font aussi mention comme d’un monstre funeste et ennemi des mortels. Ovide décrit ces êtres comme des oiseaux périlleux qui volent la nuit et cherchent des proies à vider. Mais rien de toutes ces fantaisies ne sont proche de la dure réalité, le vampire ou « vampyr » n’est pas un oiseau maléfique, ou une sorcières aux pouvoirs pittoresques, il est un monstre sauvage qui ne meurt pas comme meurt l’abeille après avoir planté son dard dans l’épiderme de sa victime. Bien au contraire, il se nourrit de la mort de ses martyrs, et son forfait accompli, le voici plus puissant encore et plus apte à inoculer son venin.


    Surnaturel, démonologie, maladie mentale, aliénation … Lorsque l’homme prit enfin conscience de leur existence, maintenant une fois de plus cachée, il du inventer des mots pour qualifier l’inconcevable. Que diraient les chasseurs de chimères s’ils savaient qu’en un même lieux résident plusieurs de ces monstres ? .. Ils prieraient pour leur salut si celui-ci existe encore. Tant de monstres légendaires réunis dans une même académie et dont un faisait face, majestueux et solennel, devant la belle Calypso. Exécutant une danse funèbre et envoutante, celui-ci s’aventura prés d’elle, trop prés à son goût pour le peu de relation qu’ils entretenaient. Mais à cette distance elle pu non sans mal déceler une fièvre qu’elle ne connaissait que trop bien pour la combattre souvent. Le malin avait faim et cela réduisait les chances de la sylphide de ressortir indemne de leur entretien. Puis il passa dans son dos, découvrant ainsi les traces laissées par le voleur d’ichor, et lorsqu’il émit ce petit sifflement serpentin elle trembla involontairement et regretta presque immédiatement cette preuve de .. faiblesse ?! … Enfin il conclut et finit par se remettre devant son champ de vision pour lui dévoiler que lui aussi connaissait plus que son prénom, son identité. Mielleux compliment pour pareille situation qu’elle ne releva pas tandis qu’il s’approchait encore d’elle. Elle retint sa respiration, prête à la repousser et quand il vint faire glisser une mèche de sa crinière vermillon dans ses doigts habiles et lactescents, elle soupira d’angoisse et posa une main sur son torse pour le tenir à bonne distance alors que l’autre capturait le poignet de son opposant qui était venu s’aventurer, jouant de son ongle acéré, sur sa peau froide. Elle n’avait pas rêvé ses mouvements naseaux pour détecter sa fragrance et elle fit de même mais plus discrètement. Trop fort, l’odeur terreuse imprégné tout son être et pourtant un subtil éclat tentait de parvenir à ses capteurs olfactifs, plissant le nez, sa tête eut un mouvement de recul. Ce fort parfum était trop imposant pour être naturel contrairement au sien : délicat, subtil et exotique. Que cherchait-il donc à cacher ? Il cessa enfin son manège, perturbé peut-être par le contact que l’infant avait établi en le prenant en main. Geste qu’elle mit longtemps à défaire et regretter bien qu’elle rentra dans son petit jeu. Faisant quelques pas de côtés, elle se mit à tourner autour de lui comme lui précédemment, passant dans son dos, le toisant et le dévorant du regard. Il fallait bien avouer qu’en tant qu’homme il était fort séduisant. La surpassant d’une bonne dizaine de centimètre, sa peau blanchâtre incroyablement bien dissimulée sous son long manteau intriguant rendait sa carrure plus olympienne.



    Postée dans son dos, elle se mit à murmurer « Un bruit ? » Toujours sournoisement celée en arrière de son faciès, elle continua sur ce même ton « Seulement ? Il y a tant de chuchotements terrifiants dans ces lieux .. Seriez vous sourd pour ne pas vous en apercevoir ou peut-être avez vous peur » elle insista sur ce dernier mot en guise de provocation et poursuivi « d’eux pour les qualifier de bruits ? » Lentement elle réapparue devant lui et afficha un sourire timide presque angélique « Pauvre petit suceur de sang » conclu t-elle en gigotant son joli minois.


    Le terme par lequel elle l’avait qualifié avait été soigneusement choisi. Elle doutait de sa nature, de sa race et préférait ne pas lui donner matière à railleries si railleries il pouvait y avoir. N’écoutant qu’à moitié son exclamation sur sa moitié mortelle, elle décida d’augmenter son laps de temps de réponse en s’aventurant vers les statues. Elles aussi ne changeraient jamais, elles resteraient belle éternellement, froide et silencieuse. Partiellement Calypso et ces objets de décoration se ressemblaient étrangement. L’éternité s’offrait à elles. Sa main vint caresser la pierre gelée et frisson parcourut son échine, naissant au bas de son dos pour s’estomper entre ses omoplates. Comme ces cailloux taillés elle n’avait pas choisi son destin. Non humaine et non morte, elle tient tout à la fois de la bête, de l’enfant et du vieux sage. Heureusement d’autres bêtes sont plus cruelles qu’elle, plus capricieuses et perverses mais malheureusement elle subit cet anathème qui lui fut donné à sa naissance. Elle aurait pu être brutale, ses appétits voluptueux, son comportement violent, égoïste et narcissique, profondément infantile et immature et pourtant ses nombreuses années d’expériences ont aiguisé sa ruse, son intelligence, son humanité et lui ont procuré une connaissance immense des choses cachées. Contrairement à d’autres, son éducation ne se déroula pas à l’université de Scholomance, école maudite et interminablement vieille dans laquelle dit-on le diable lui-même, au milieu des montagnes boisées, enseigne à ses élèves, mais auprès d’un maître généreux, un sang-pur à l’âme noble. Il était rare d’ailleurs d’en trouver de si bon en ces temps modernes. Détournant brièvement le regard, ses prunelles se posèrent une fois de plus sur l’intrus venu perturber sa quiétude. Qui était-il pour juger ses envies ? Ne subissait-il pas ce sentiment oppressant qu’insuffle l’isolement ? Elle marcha à lui et lui ôta effrontément ses lunettes qu’elle plia et logea dans une de ses mains. Calypso découvrit des yeux sombres, ténébreux, puissants et avides de sang. Quelques cernes trônaient sous ses prunelles qui le rendaient plus angoissant et dantesque. L’incube se perdit un instant dans ses iris et elle du, au prix d’un grand effort, revenir à sa question qui était, elle, vraiment stupide.


    « Cette moitié ne me détruit pas bien au contraire .. » elle fuit son regard consciente que ses dires n’étaient pas tout à fait véridiques. « Et ces statues sont bien plus agréables comme compagnie que bon nombre d’étudiant dans cette académie … » Les lunettes toujours dans sa main, elle lui tendit afin qu’il puisse les reprendre.
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Luderik Amhlaïgh/Bathory

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MessageSujet: Re: Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik]   Quand le loup rencontre l'agneau insoumis [Luderik] EmptyMar 3 Aoû - 1:56

La provocation était aussi une des particularités de ces chers hommes ni morts, ni vivants. Après tout, c'était leur seul passe temps acceptable dans n'importe quelle situation. Aussi bien en tant que proie, qu'en tant que jouet... On pouvait assigner ces êtres à des chatons impétueux qui ne pensaient qu'à jouer avec la souris avant de la dévorer. Sans se rendre compte de la souffrance qu'ils pouvaient créer, leur plaisir était bien plus important que la vie d'autrui. Même s'il n'était pas indispensable. Mais qui le dirait ? Sûrement pas Luderik, dont l'allure ne permettait pas de juger clairement ses pensées. Qui d'ailleurs n'étaient certainement pas claires. Les années le perturbaient. Une sorte de « crise du millénaire », peut-être ? Les idées s'embrouillaient dans sa tête, la seule envie cohérente se dessinait facilement dans son esprit : le visage de cette femme, cette impétueuse créature qu'il détestait pourtant ; ces infants si stupides et sentimentaux, et cette allure si fière qu'elle ne devrait pas aborder. Ses lèvres se pincèrent légèrement quand le sang pur sentit le contact froid de cette douce poigne. Elle le repoussait, et ce n'était pas cela qui le dérangeait, bien au contraire. Il n'attendait que cela ; non, c'était cette étrange aura qui l'énervait plus que tout. Il se souvenait de leur première rencontre, et il sentit un frisson d'irritation courir sur sa nuque. L'expression de la diablesse avait une sorte de don pour lui faire ressentir toutes les sensations de la frustration. Et soudain, son désir premier revint à la charge. Plus fort, plus intense, tandis qu'il s'éloignait un peu d'elle. Désir qui s'agrandit encore quand à son tour, sa belle victime fit la même manœuvre que lui quelques instants plus tôt. Comme un lion prêt à sauter sur sa proie, les rôles se retrouvaient inversés. Et bien entendu, cela ne lui plaisait pas du tout. Il se sentait vulnérable, comme un simple humain. Mais n'était-il pas un objet du Malin qui n'attendait qu'à sauter sur les êtres plus faibles pour les démunir de toute chance de vie ? Se faire ainsi soumettre par une de ces créatures - aussi alléchantes soient-elles, mais toujours inférieures pour Luderik - le mettait simplement hors de lui. Pourtant, la seule façon d'apercevoir cette étincelle de rage se situait dans ses yeux encore cachés par ses belles lunettes qu'il affectionnait particulièrement. Son sourire était donc toujours présent, bien réel et toujours provocant. Il tourna lentement la tête tandis qu'elle murmurait avec cet air horripilant qu'il apprit à détester. Il suivit ensuite cette étrange créature qui revenait doucement vers lui avec un côté sûre d'elle qui ne le démonta pas. Il toucha subitement sa joue avec son pouce, passant délicatement son doigt le long de son visage lisse et parfait.

- Je sais reconnaître le bruit d'une alléchante souris, dit-il sur le ton de la confidence, comme un camarade de jeu qui délivre un terrible secret. Il poursuivit ensuite avec un ton beaucoup plus léger, ricanant allègrement : Surtout les petites souris insouciantes.

Son regard se planta dans celui de la jeune femme, penchant un peu la tête en avant pour voir par dessus ses carreaux colorés. L'éclat turbulent de ses pupilles se reflétait dans les flammes des torches, donnant un air possédé au bel homme. Son sourire se volatilisa malgré lui quand il entendit ces derniers mots. Qui l'offensèrent terriblement. Ses yeux étaient figés de manière menaçante dans l'œil de la diablesse pour lui montrer ouvertement qu'on ne jouait pas cela cela avec lui. Malheureusement pour le sang pur, ce genre de réflexions était parfait pour attiser sa colère déjà facilement abordable. Comme tout bon vampire qui se respecte, sa fierté était démesurée. Et qu'un être qu'il méprisait le prenne pour quelque chose de plus stupide encore était parfait pour le provoquer. En tout cas, il ressentait l'absurde colère qui menaçait depuis toujours de le faire couler. Cependant il s'en rendit vite compte et se calma en passant sa langue sur sa lèvre inférieure de façon plus qu'alléchante. Il continua de l'observer avec autant de tranquillité que son orgueil le lui permettait. Par chance, la rêverie de Calypso vers les statues lui permit de reprendre entièrement sa prestance habituelle. Elle prit en outre assez de temps dans sa contemplation inutile pour qu'il redevienne comme il était à l'arrivée, son désir cependant infini. Luderik dut se faire violence pour se rappeler les raisons de sa fausse attitude ; ne serait-ce pas plus simple qu'il se laisse aller à sa colère, déversant sa rage sur elle ? Sa punition serait, pour lui, totalement justifiée...

Mais non. Jouer, toujours, ne pas se faire prendre. La subtile maitrise de la provocation régnait dans la manipulation. Une fausse allure, une tromperie exercée à la perfection. Son rôle au sommet de la chaine alimentaire était-il compromis par son excès de violence ? Toutes ses questions se troublaient dans son esprit de plus en plus sauvagement atteint par le manque de cette drogue liquide qu'il savourait à chaque fois qu'il respirait l'odeur de la succube. Celle-ci exerçait quelque chose de bien étrange sur le mort vivant. Un sadisme sans bornes naissait en lui, ainsi qu'une envie bien plus profonde et tenace qui refusait de se détacher de son esprit embrumé. Les autres vampires pouvaient donc être bien séduisants... C'était plutôt intéressant à savoir. La belle couleur de ses yeux et de sa chevelure le fascinaient, alors que son sourire et sa posture l'exaspérait. Il sortit soudainement de ses pensées quand il sentit ses lunettes se déloger de l'arrête de son nez et fit un mouvement de recul presque imperceptible. Une fraction de seconde de trop pour comprendre ce qui se passait, due, il l'espérait, à son manque - provisoire - de sang. Son regard se posa sur les agréables lèvres de la démone tandis qu'elle recommençait à parler. Ses yeux coulèrent vers sa main où reposaient ses lunettes. Comme répondant à cet appel du regard, elle tendit cette main pour le lui rendre. Elle lui restituait juste sa moquerie en pleine face, et étrangement, cela le fit rire ; cette impertinence n'était pas si mauvaise que cela, et comme toutes les choses de la vie, il fallait s'adapter et apprécier. Ces mensonges bien dissimulés cachaient quelque chose que Luderik comptait bien découvrir pour s'en servir contre elle. C'est ainsi qu'avec une grâce exagérée, il récupéra ses lunettes. De son autre main, il attrapa son poignet pour la tirer contre lui, la faisant tournoyer au passage pour qu'elle se retrouve collée à son corps dans le sens inverse ; c'est-à-dire le dos contre son torse. D'un mouvement vif, il posa ses lunettes dans la poche de son manteau où se cachait toujours son paquet de cartes. Il finit ensuite son action en posant sa main de nouveau libre sur la fine hanche de l'infant pour l'empêcher de bouger. Il tapota ensuite presque inconsciemment ses doigts posés sur ses reins de façon à montrer son impatiente grandissante. Le vampire huma encore une fois son odeur, passant sa bouche à quelques centimètres de la nuque de Calypso.


- En même temps, à cette heure-ci... Rétorqua-t-il enfin face à sa dernière remarque. Les petits élèves dorment, hm ? Enfin... Presque tous... Il ramena le poignet qu'il tenait vers lui, le tordant un peu pour qu'elle ne s'échappe pas. Ses boucles dorées tombaient sur la peau nue de son dos tandis qu'il poursuivait son geste sensuel, déposant enfin un baiser dans son cou. Dans un chuchotement, il sortit enfin : Les autres jouent.
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