Terreur nocturne [PV Ryohei]

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Et voilà, il était deux heures passées du matin et notre cher et charmant professeur trainait encore dans les couloirs. Il n'y pouvait rien, il n'avait justement pas cours demain matin et il n'était strictement pas fatigué. Il avait été discrètement embrasser sa soeur avant qu'elle n'aille se coucher. C'était un petit rituel même s'il le faisait très discrètement parce qu'il savait que ça pourrait être embarrassant. Ensuite il s'était occupé en restant un peu dans la chambre mais qu'il avait ensuite quitté, son livre sous le bras pour éviter tout dérangement dans leur chambre qu'il partageait avec deux autres personnes ainsi que son très charmant compagnon tactile. Mais il n'y avait personne dans la chambre quand il s'y était rendu donc il avait décidé de ne pas trop s'y attarder. Pour Jack, il l'avait vu début de journée mais malheureusement, ils avaient été tous les deux très occupé jusqu'à l'heure du diner et à ce moment là, ils avaient discuté tel deux meilleurs amis mais ils n'avaient pas du tout parlé de la possibilité de passer la nuit ensemble. Du coup, comme il n'était pas fatigué, il ne s'était pas du tout risqué à entrer dans la chambre juste pour être avec lui et le tenir éveillé alors qu'il avait cours demain matin. Il ne voulait pas du tout priver les gens de dormir et il savait qu'une fois qu'il dormait avec Jack, il avait tendance à vouloir le câliner, ce n'était pas parce qu'il n'était pas son compagnon tactile ou sa Douce amie, qu'il n'était pas également tactile avec lui. Surtout qu'en tant que meilleur ami il l'avait accepté comme il était et ça impliquait certaines papouilles. Sans arrière pensées. Donc il ne verrait pas son cher Jack cette nuit. Il y avait également la Douce Calypso avait qui il lui arrivait de passer la nuit, des nuits magnifiquement douces et passionnées parfois. Mais de nouveau, il n'avait pas eu le temps de s'arranger correctement avec elle surtout qu'il lui semblait avoir compris qu'elle faisait quelque chose avec ses colocataires. Une petite soirée entre elles. Il sourit à cette pensée. Une petite soirée avec la très chère Nozomi Jolie et la petite Ayako. Ca ne pouvait être qu'amusant et plaisant. Il faudrait qu'il remette en place un petit événement culinaire avec cette chère compagne cuisinière. Il avait là maintenant de toute façon emporté quelques petits vivres qu'ils avaient cuisinés ensemble. Il avait bien grignoter lors de ces heures nocturnes perdues. C'était tellement agréable avec un livre dans un coin tranquille.

C'est ce qu'il avait fait pendant les deux heures précédent le moment actuel. Il avait lu et grignoté tranquillement. Mais pris soudainement d'une envie de bouger, il s'était remis à errer dans les couloirs. C'était tellement agréable de regarder les vestiges de cette maison dans le silence apaisant d'une école endormie. Enfin pas endormie pour tout le monde puisqu'il croisait encore des élèves rebelles qui restaient éveillés très tard. Il ne savait pas trop ce qu'il allait faire, peut-être aller dehors pour profiter de la nuit étoilée et de la lune apaisante. Oui peut-être. En attendant, il scrutait les murs qu'il connaissait bien mais se plaisant à regarder encore ceux-ci et à profiter de leur splendeur. Il passa devant la salle de bal. Une discussion était en cours à ce sujet justement. Apparemment, l'idée de réaliser un bal dans cette académie était venue sur le tapis. Il trouvait que c'était une très bonne idée de faire ce genre d'activités. C'était socialement interactif et ça pouvait permettre des rapprochements intéressants et agréables pour les étudiants. Et puis même pour les professeurs. C'était un moment de détente qu'ils partageaient sans aucune inquiétude au niveau des cours ou de quoi que ce soit d'autres. Et puis pour eux aussi certains rapprochements pouvaient être possibles car ils prendraient le temps de se connaitre davantage et de créer certains liens. Mais c'était toujours en cours de discussion. Lui avait donné son avis plutôt positif sur la chose, maintenant il en revenait aux instances supérieurs de décider ce qu'il en serait de cette activité.

Sans qu’il s’en rende vraiment compte, il venait d’arriver dans le couloir des sales de cours. Il sourit. Il était tellement habitué à s’y rendre que ses pas l’avaient amenés ici. Il avança dans celui-ci regardant les salles vides et obscures. Il n’avait jamais été un peureux. Il lui arrivait d’avoir des cauchemars que peu de gens connaissaient. Jack était au courant ainsi que Calypso, les deux avec qui ils partageaient certaines nuits et ses secrets. Mais ça n’avait rien à voir avec une peur du noir ou une tout autre peur associée. Il rêvait juste parfois de ce manque parental et de ce deuil fait mais pas toujours pleinement accepté. La peur que tout s’écroule de nouveau. Il se retrouva devant sa classe après plusieurs réflexions et il se rendit compte que son tableau n’était pas nettoyé et qu’il y avait des écritures dessus. Il sourit. Des élèves étaient passés par là après ses cours. Après tout lui avait cette fâcheuse tendance de toujours mettre la classe au propre avant de la quitter. Enfin elle n’était pas fâcheuse juste il aimait que ce soit le cas. Il entra donc dans sa classe posant son libre et la petite box avec les petits vices culinaires qu’il avait emmené avec lui et il prit l’effaceur pour venir effacer le tableau. Il n’avait pas pensé à allumer la lumière, il n’en voyait pas l’intérêt puisqu’il n’allait pas s’éterniser ici. Le temps d’effacer tout et il serait reparti pour ses errances nocturnes.

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La faim tiraillait son esprit alors que Ryohei épuisé s’endort confiant. Que se passe t-il d’après vous lorsque l’on enferme une bête enragée et affamée dans une prison aux barreaux tranchants ? Elle s’agite, remue de l’intérieur et quand une occasion se présente de pouvoir sortir enfin, elle s’engouffre violemment vers la sortie, déchirant tout sur son passage. C’est ce qui se produisit dans le corps de Ryohei enfin de Ryu maintenant. Alors que son double s’endormait paisiblement, il achève sa transformation physique, enfermant alors son détenteur. Ryu est enfin libre. Il s’étire, testant à nouveau la mécanique de ses membres, comme un pantin qu’il doit à chaque fois réfactionner pour pouvoir le contrôler totalement. Il se lève alors, regardant avec dégout ses habits nocturnes. Ryohei n’a-t-il donc aucun goût ? Il se change alors, enfilant sa tenue noire et simple. Ryu sourit, dévoilant ses canines si blanches et tranchantes. Non loin de son lit, un homme dort paisiblement, le colocataire de Ryohei sans nul doute. Tentant vraiment … de ce qu’il en a retenu, il se prénomme Jack et malheureusement Ryohei lui a interdit d’y toucher. Il grogne alors, enragé de devoir obéir, même si cela n’est que partiellement, à son compagnon de corps. Se trainant lentement, il sort de la chambre et ne prend pas le soin de la refermée à clé. Il a faim, la bête veut se nourrir et pas de pochettes congelées, non un humain, un vrai dans lequel planter ses crocs. Il part en quête d’une proie, se faufilant dans l’ombre tel un mal captivant, un animal sanguinaire contrôlé par sa soif.

Une chance ! Ryohei est encore endormi et il ne s’est pas rendu compte de la supercherie. Ryu va pouvoir agir à sa guise, se faufilant dans les chambres des endormi(e)s et les croquer à pleine bouche. Mais il est dur pour un vampire de rentrer dans une pièce intime sans y avoir été invité, quel calvaire que cet inconvénient là ! Alors il déambule dans les couloirs, jouant avec son pouvoir, passant de loup à humain. Alors qu’il se transformait une nouvelle fois, une odeur vint titiller ses narines et un sourire sadique se peint sur ses lèvres.

*Tiens donc, alors comme ça il est là ... allons nous amuser Ryohei*

Remarque qui ne parvint pas encore aux oreilles fermées du « gentil » vampire. Il s’avance à pas feutré, regagnant les salles de classes dont émane cette odeur d’humain. Il renifle bruyamment, se nourrissant par l’odorat de son futur délicieux repas. Sa vitesse augmente et la délivrance arrive. Une aubaine, les lumières ne sont pas allumées, il va pouvoir bien s’amuser. Torturer sa proie, la voir souffrir et supplier qu’on l’achève, tout cela rassemblait faisait le plus grand plaisir de Ryu. Atteignant la porte, il s’amuse à épier son diner. Que fait-il en cette heure si tardive ? Essuyer le tableau noir ? N’a-t-il donc que cela à faire ? Mais tant mieux, tant mieux, cela ravi le jeune homme qui se lèche les babines. Il ne se doutait pas qu’il allait recroiser le chemin de cet homme devenu son ennemi, et maintenant le mettant en appétit. Alors dans un murmure terrifiant, il sortit ses mots.

« Toujours debout le décoloré ? »

Son rire diabolique fusa à travers la salle de cours, se répercutant sur les murs, créant une sorte d’écho malveillant. La politesse ? Le respect ? Rien de tout cela ne le connait. Seuls les mots plaisir et souffrance règne sur son vocabulaire.

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Il était tranquillement en train de frotter le tableau simplement pour pouvoir arriver le lendemain tranquillement et commencer le cours paisiblement. Il en profita pour réfléchir sur ce cours en question. Aujourd’hui, il était passé à la grammaire. Et bien oui malheureusement il ne pouvait pas apprendre que la culture des deux langues qu’il apprenait. Enfin du moins pas autant qu’il le voulait, après tout ils étaient là pour apprendre la langue et apprendre à la parler. La culture, bien que très intéressante à ses yeux, n’était que secondaire en réalité pour savoir parler la langue. Il ne comptait cependant pas la délaisser. Mais tout venait à point à ceux qui pouvaient attendre. Et puis il était un passionné de l’anglais et de l’espagnol. Il avait appris à les écouter, les comprendre et les parler. Mais il avait surtout appris à les connaitre, leurs origines, leur raison d’être. C’était tellement intéressant. Mais bon il prendrait le temps de s’occuper de tout ça, après tout les élèves en avaient pour plusieurs années à l’avoir comme professeur. Il n’allait pas se priver de leur enseigner le plus de chose qu’il pouvait. Il s’en foutait un peu au final du plan scolaire, il aimait faire à sa façon, il ne savait pas si ça marcherait. Mais il le ferait quand même à sa façon. Enfin il n’en était pas encore à devoir contrer la direction, il pouvait pour le moment faire comme il l’entendait et il n’avait en plus pas eu l’impression que ses élèves s’ennuyaient fermement avec lui. Enfin il pouvait très bien être naïf au fond. Si ça se faisait, son cours était vu comme nullissime et lui s’y prenait très mal. Il sourit à cette idée. Il aurait bien voulu se transformer en petite souris pour voir ce que ses élèves pensaient de lui. Il se mit à rire discrètement à cette idée. Qu’il était idiot. Il suffisait simplement qu’il demande l’avis de ses élèves et qu’il leur demande de répondre le plus sincèrement possible. Ce serait intéressant de voir comment pour eux doit fonctionner un cours. Enfin il verrait tout ça demain. Là il voulait terminer de nettoyer ce tableau tranquillement.

Une voix tout à fait connue le fit sursauter ne s’attendant pas du tout à voir quelqu’un dans cette classe et surtout, surtout !, parce que cette voix avait une intonation et un timbre qu’il connaissait et qui lui laissait un très très désagréable souvenir que concrètement il aurait bien apprécié ne pas revivre. Il resta un moment fixe avant de reposer l’effaceur et de se tourner un peu vers cet homme qui venait de s’introduire dans la pièce… Lui. Pourquoi fallait-il qu’il tombe encore sur lui ? N’avait-il pas assez subi la première fois ? Ou alors cet homme en avait décidé ainsi et cherchait absolument à le faire succomber à sa violence et son bon vouloir. Il ne tenait pas à ce que ça en soit ainsi. Il s’était fait avoir la première fois parce qu’il ne pensait pas que ce côté existait chez le sous directeur. Sous directeur qu’il croisait encore parfois dans les couloirs et avec qui il avait toujours discuté aussi agréablement que possible même si cela était devenu plus difficile depuis qu’il avait été quasiment, quoi que même pas besoin de prendre des pincettes, il avait été agressé par cet homme. Il y avait bien évidemment eu quelque chose de différent, ce n’était pas le même homme, même physiquement. Il ne comprenait toujours pas actuellement comment cela pouvait être possible. Surtout qu’il avait eu des propos très surprenant voire même incompréhensibles pour lui ayant eu l’impression d’être un tas de chair dont voulait se nourrir cet homme, dans tous les sens du terme. Ca avait été un moment très déplaisant et vraiment malsain et il avait vraiment espéré ne jamais le revivre. Mais voilà le destin en avait décidé autrement et il se retrouvait de nouveau dans un lieu clos avec cet homme. Il aurait bien voulu sortir mais malheureusement, il était devant la seule entrée et sortie possible. Et puis son rire…ce rire avait l’effroyable effet de dresser son échine et de le crisper avec force. L’événement précédent l’avait beaucoup trop marqué pour qu’il reste calme et serein. Du moins intérieurement car il ne comptait nullement montrer son état actuel et si possible il comptait partir rapidement de cette pièce pour éviter de rester avec lui.

« Et oui…Je vois que vous aussi monsieur le sous-directeur. »

Il le regarda un moment avant de reprendre lentement son livre et sa boite de petites sucreries japonaises préparées avec soin par Nozomi. Il n’était pas sûr que c’était une très bonne idée de s’approcher de lui mais il voulait montrer qu’il n’avait pas peur et qu’il comptait bien lui faire face malgré ce qu’il avait fait. Et puis il devait sortir. Il ne voulait pas rester dans cette pièce reculée et close avec cet homme qui l’avait déjà maltraité une fois. Il ne tenait pas spécialement à ce qu’il le maltraite une nouvelle fois. Plus vite il serait parti, plus vite il sera tranquille. Même s’il ne savait pas du tout s’il le laisserait partir. Il suspectait quand même quelque chose de pas normal du tout. Il n’avait pas clairement vu…surtout qu’aux deux reprises, c’était la nuit. Mais il lui semblait différent… Presque inhumain, même si ça lui paraissait inconcevable de penser ça et que ce soit réellement le cas. Il préféra ne pas penser à ça pour ne pas égarer son esprit vers des choses inutiles et futiles qui n’avaient pas de raison d’exister concrètement. Même s’il ne s’expliquait pas ce changement physique. Il s’approcha de la porte d’entrée sans lâcher du regard cet homme au poste quand même important et pourtant à cette personnalité spéciale. Il s’arrêta devant lui et plongea son regard dans ces yeux cupides, dévoreurs et malsains.

« Pardon mais j’aimerais passer. Il se fait tard, je pense qu’il est temps pour moi d’aller dormir. »

Il serra doucement le livre contre lui espérant de tout cœur qu’il ne le retiendrait pas et qu’il aurait de la chance. Il n’était pas naïf non, mais il espérait juste beaucoup. Mais cet homme avait de forte chance de devenir un nouveau cauchemar pour lui. Il ne sentait …et ça se voyait. Mais il continua cependant à espérer quand même s’en sortir sans trop de casse. Enfin il serait de toute façon très vite fixé. Peut-être trop vite même…

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Ses yeux volcan pétillaient d’excitation et de fureur. Sa faim grandissait tandis qu’il détaillait intensément le jeune professeur qui se trouvait une nouvelle fois au mauvais moment et au mauvais endroit. Son cerveau marchait à toute allure, échafaudant des plans afin de prélever par tous les moyens du sang humain sur son corps fragile de mortel. Il pouvait tout voir, du sang coulant dans son artère le long de son cou si aisément sensible jusqu’au battement incessant de son petit cœur qui détrompait le regard fier de l’homme. Ainsi il voulait paraître droit alors que son organe cardiaque prouvait le contraire. Le prédateur plissa les yeux, réduisant la fente qui traversait ses pupilles. Avec sa pâleur de peur et de cheveux mélangés à la couleur sanguinaire de ses yeux, Ryu aurait très bien pu passer pour un albinos s’il ne possédait pas une autre partie de lui-même qui trompe son entourage avec ses yeux mielleux couleur soleil.

-« Et oui…Je vois que vous aussi monsieur le sous-directeur. »

Un instant il avait oublié que son grade dans ce château était un des plus élevé. Mais lorsqu’il profanait les limites crées par Ryohei afin de sortir se déchainer la nuit, il n’était plus le sous-directeur, enfin de compte Ryu ne l’avait jamais été. Simplement lui. Ce joueur courant après ses proies, bafouillant la réputation de son double pour l’instant endormi mais qui malheureusement se réveillerait tôt ou tard. Son rire traversa une nouvelle fois la barrière de ses lèvres, pourfendant le silence régnant dans la salle. Il toisa la vulgaire proie et s’adossa à la porte, s’installant dans l’ouverture de celle-ci, bloquant au final le passage. Il était acculé, aucun moyen de s’échapper ou de fuir. Le piège était placé.

-« Voyons cher professeur, à cette heure tardive je ne suis plus le sous-directeur, juste un homme parmi tant d’autres. »

A sa phrase il pouffa. Un homme parmi tant d’autres ? Quelle douce illusion. Il était certainement, derrière ses employeurs et sa très chère reine, un des vampires les plus dangereux à des kilomètres à la ronde voire beaucoup plus. La pitié n’a pas de place dans mi-vie bien que celle-ci soit complètement acceptée par Ryohei. Il souhaitait ne jamais devenir comme son double, après tout c’était bien lui le premier maître de ce corps et pourtant c’était son homologue qui arrivait à prendre le contrôle la majeure partie du temps et à le faire flancher lorsque celui-ci dépassait les bornes. Mais cette nuit, la faim était plus forte que tout, la soif d’un corps se convulsant sous ses coups de crocs était une merveilleuse sensation, une jouissance que les humains ne peuvent comprendre.

Il vit Leiban s’avançait vers lui, boite et livre en main, prêt à sortir, à forcer le passage. D’un bref geste de la tête il replace quelque mèches qui obstruaient sa vue. Malgré son aura démoniaque c’était un homme très séduisant qui faisait chavirer de nombreux cœurs mais sa cruauté rattrapait le tout et le positionnait dans la catégorie profiteur et sadique. Voyant que le jeune mortel était résolu à sortir, il bloqua de son pied le seuil de la porte. Si celui si voulait passait, il lui faudrait l’enjamber et indubitablement se rapprocher de son oppresseur. Sa bouche sadique s’étira en large sourire dévoilant une part de ses canines et le reste de ses dents blanches. Un petit jeu nocturne était en train de se dérouler.

-« Il vous faudra donner quelque chose pour passer … »

Sa voix se perdit dans l’affreux silence qui régnait dans cette salle. Il demandait bien évidemment du sang ou peut-être autre chose. Les bras croisés, il dominait le jeune homme de toute sa hauteur. Qu’allait-il arriver au mortel ? tout dépendrait de sa capacité à faire face au danger.

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Voilà... Il se retrouvait devant cet etre avec de nouveau mis en face de ce qu'il espérait de tout coeur ne plus revivre. Cet homme devant lui, l'empêchait de passer et le forçait à devoir encore payer de sa personne pour pouvoir s'en sortir. Comment un être tel que lui pouvait exister ? Il ne lui avait strictement rien fait. Vraiment rien. Il avait simplement été au mauvais endroit au mauvais moment. Lorsque cet etre avait eu envie de s'amuser. Il était tombé sur lui. ET du coup ça le poursuivait. Il était obligé de devoir faire face à cet homme qu'il détestait et pourtant qu'il appréciait le jour car il était bien différent. Il n'arrivait toujours pas à s'expliquer comment cela était possible. Comment deux personnes pouvaient-elles se retrouver dans une ? Il ne parlait pas d'un état psychologique. Une double personnalité ou une dissociation de son etre, il savait très bien que ça existait et que ça ne s'expliquait que par un état mental et psychologique. Mais là c'était différent car même le physique était différent. Il avait cru d'abord rêver la première fois se disant qu'il se faisait des idées. Mais non. Pas du tout. Maintenant qu'il le revoyait, il savait qu'il ne s'était pas fait d'idées et que le physique de cet homme qui était devant lui était différent de celui qu'il voyait en journée. C'était évident maintenant, il en était sûr. Il savait que cet homme était dangereux. Et il savait qu'il ne fallait pas jouer avec cet homme. Pourtant il ne voulait pas lui offrir ce qu'il voulait. Il était là en train de le narguer, de lui demander un échange pour qu'il puisse simplement sortir de la pièce. C'était inadmissible. Vraiment, cet homme était sans gêne, sûrement également sans aucun scrupule, se permettant toutes les fantaisies et les actes machiavéliques qu'il voulait. C'était ce genre d'hommes qui ne se privait de rien. Mais il ne voulait pas lui céder. De toute façon, il savait très bien que même s'il lui donnait ce qu'il voudrait, il ne le laisserait pas gentiment passer. Alors pourquoi craquer ? Il n'aimait pas se laisser soumettre comme ça. Il trouvait ça injuste et il n'aimait pas l'injustice et la violence gratuite. Il n'était pas du tout partisan de ce genre de pratique immonde.

Il le regarda un moment. Il voyait bien à travers l'attitude de l'homme devant lui qu'il voulait le toiser, le dominer de tout son être. Il avait affronté déjà la douleur, peut-être pas physique, mais il l'avait déjà affrontée et il avait survécu, alors il n'y avait pas de raison qu'il n'y réchappe pas ici. Certes, il était seul, c'est la nuit, et comme la première fois personne d'autre que l'autre personnalité du sous directeur pourrait l'aider. Il s'avança un peu plus et regarda droit dans les yeux, sérieusement, cet homme séduisant mais néanmoins immonde.

"Je ne veux rien vous donner."

Il le regarda un moment avant de s'approcher de nouveau dans le but de forcer un peu le passage. C'était peut-être stupide mais de toute façon, il était persuadé que la personne en face de lui avait déjà un projet tout fait de ce qu'il comptait faire de lui. Donc t'en qu'à faire, il comptait bien essayer de s'en sortir. Il ne voulait pas être une poupée manipuler par cet homme. Il savait qu'il était piégé et qu'il allait sûrement subir des sévices comme la dernière fois. Mais ce n'est pas pour ça qu'il allait se soumettre sans broncher. Ca ne se passerait pas comme ça ! Il était un homme et lui aussi savait s'imposer. D'accord il n'était pas fort voire un peu frêle même mais il avait une force de caractère et il pouvait s'imposer s'il voulait. Il n'avait peut-être aucune chance mais tant pis.

"Laissez moi passer. Vous n'avez pas le droit de me retenir dans cette pièce. La dernière fois ne vous a pas suffit ? "

Il le poussa de nouveau pour passer. Il ne voulait pas rester ici et le plus rapidement il arriverait à partir, au mieux ce serait.

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Taquiner ainsi son prédateur était risqué voir même dangereux. Mais voir cette petite proie se défendre, se débattre contre un mal inévitable était très excitant pour le suceur de sang. Il arcbouta ses sourcils lorsque le professeur vint pousser le barrage corporel, se rapprochant inexorablement du mal surveillant sa victime. Un sourire diabolique se peigna sur ses lèvres, il avait terriblement envie de fondre sur lui et de le dévorer, lui voler la moindre petite parcelle de sa vie, de sa dignité. Ryu jubilait intérieurement, savourant les émanations de paniques provenant de sa proie. Il prenait un malin plaisir à se retrouver en maître, à pouvoir décider du sort de ses diners et ce qu’il réservait pour son comparse n’allait certainement pas lui plaire. Il détailla une nouvelle fois sa victime, décelant chaque détail qui éveillerait et renforcerait sa faim. Il longea son aorte le longe de son cou tendu jusqu’à son poignet d’où quelques veines bleutées le narguer sans cesse, mais il s’intéressa à la corpulence de celui-ci. La bête pourrait l’empoignait de force, le contraindre à ses envies qu’il ne pourrait s’y soustraire et subirait les foudres assoiffées de son oppresseur. Il était bien évident que le voir ainsi résister et donc entrer dans son jeu confortait l’idée de l’agresseur d’en faire son quatre heure. Mais il voulait encore attendre, lui donner une lueur d’espoir, lui faire croire à l’impossible. Tout en haussant les épaules, il replia la jambe, débloquant ainsi le passage, laissant libre cour à sa fuite.

*Allez avance … sort de ton trou … n’aie pas peur … je pourrais mieux te dévorer … »Pensa t-il alors que ses yeux pétillaient d’excitation.

Il le manipulerait, il ferait de lui son jouet, il voulait le voir souffrir et sentir sa peur grandir. Le professeur s’avança, franchissant la limite que le prédateur avait imposée mentalement. Un sourire dés plus diabolique se peint alors sur ses lèvres dévoilant ses tranchantes canines, lui donnant un air inhumain. La sangsue sanguinaire virevolta dans le dos du professeur, bloquant son possible retour dans la salle et sa puissante main vint se poser à l’arrière du crâne du jeune homme. Sans crier gare il mit sa force en action et projeta tout en le suivant, le frêle et fragile corps de l’home contre le mur opposé à la porte de la salle de cours. Le piège avait fonctionné. Ryu se mit à rire, d’un rire sauvage qui résonna et se perdit dans le silence environnant. Il aurait sa proie qu’elle soit consentante ou non. Avec l’agilité et la grâce d’un félin il bloqua toutes issues possibles à l’aide de son corps le plaquant contre le dos de la victime. Il prit les mains de Leiban et les ramena dans son dos ainsi il n’avait pas le loisir d’agir avec celles-ci, il était son prisonnier et son futur repas.

L’excitation provoquée par ce chamboulement eut pour effet d’allonger ses canines, d’augmenter sa soif mais également de créer un surplus d’hormones dans son bas ventre. Il se colla donc à lui, s’appuyant sur ses fesses rebondies, lui dévoilant ainsi la possibilité qu’il ne finisse pas qu’en hors d’œuvre mais bien plus que cela. Puis de sa main libre il chassa les quelques mèches gênantes du cou du jeune homme et empoigna ses cheveux afin d’amener sa tête sur le côté dévoilant ainsi sa nuque. Sa langue perverse vint se balader sur sa délicieuse peau. Un gout sucré, une horrible tentation à laquelle il aurait mit fin s’il ne voulait pas jouer encore. Donnant quelques à-coups de bassin afin de le maintenir ancré au mur, il se dirigea vers son oreille dont il mordilla le lobe.

-« Tu n’auras rien à me donner … je me servirais que tu le veuilles ou non ... professeur »

Soudain une idée diabolique naquit dans son cerveau pervers. Fort de son idée, il ne put s’empêcher de rire encore. Son plan était parfait. Il était fier d’avoir trouvé un odieux stratagème pour pousser l’homme dans ses derniers retranchements. Il huma les cheveux décolorés et s’assura de son machiavélique projet. Il était fou d’excitation, jubilant d’avoir toutes les cartes en main. De plus Ryohei ne semblait pas vouloir se réveiller, il avait le champ libre pour profaner les lieux de l’établissement. Sa réussite intérieure eut pour effet d’augmenter la bosse de son pantalon. Remarquant ce délicieux changement, il plaqua de plus belle sa verge tendue contre l’arrière train de l’homme, brisant quelques barrières de raison. Son sadisme n’avait pas de limites et le lapin prit au piège allait en apercevoir quelques brides.

-« A moins que tu ne préfères que je ... m’occupe ..» dit-il en accentuant ce dernier mot. « de la jeune et douce Calypso » pour donner plus de poids à ces mots il lécha une fois de plus le cou du garçon. « elle semble si fragile … si docile … » Il frotta ses lèvres d’un froid cadavérique sur la chair du jeune homme.

Comment ne pas devenir leur relation, il empestait son parfum et le félin savait reconnaître les effluves corporelles d’une femme. De plus Ryohei étant un ami de la jeune infant, il saurait déceler son odeur à des kilomètres à la ronde. Comment allait-il réagir ? Allait-il abandonner sa fierté d’homme pour laisser une jeune femme souffrir à sa place ? Tel qu’il le connaissait il n’aurait pas d’autres choix que de céder aux exigences du diable … Son sort était scellé.

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Il voulait sortir de là. Il ne voulait pas se laisser faire. Il savait de quoi cet etre était capable. Il lui avait prouvé une fois. Il ne savait pas vraiment si le fait de résister changerait quoi que ce soit. Après tout cet homme était bien plus fort que lui, bien plus monstre aussi. Il ne se priverait pas vraiment simplement parce qu’il essayait de s’imposer face à lui. Mais ce n’était pas non plus en se laissant faire qu’il allait arriver à quoi que ce soit. Il n’osait pas encore vraiment le regarder dans les yeux ou l’affronter. Il ne voulait pas s’écraser bien sûr mais en même temps… Il n’avait jamais cherché à entrer en conflits avec quelqu’un. Si cela se faisait, il ripostait et donnait clairement le fond de sa pensée. Mais il n’avait jamais utilité la violence. Il n’avait jamais été quelqu’un de violent. Bien sûr qu’il s’était déjà un peu battu quand il était jeune voire enfant. Mais ce n’était jamais lui qui commençait. Il n’était pas comme ça, il n’aimait pas ça et s’il pouvait éviter la violence il le faisait. De toute façon, ce ne serait jamais lui qui entamerait des actes de la sorte. Il était doux et délicat et ce n’était pas un style qu’il se donnait. Il avait toujours eu ce penchant très doux. Il faut dire que leur mère était une personne admirablement douce dont les gestes étaient d’une agréable légèreté et tendresse envers sa sœur et lui-même. Pour leur père, il n’avait jamais levé la main sur eux et il leur faisait peur quand ils avaient fait quelque chose de mal simplement en haussant le ton ce qui suffisait largement à les clouer de peur sur place. C’était un homme d’une gentillesse inégalable. Il n’avait donc jamais vécu dans un climat de haine et de souffrance. Ni même d’actes physiques. Donc son éducation c’était faite dans la douceur et l’amour. Il ne pouvait par conséquent pas se montrer autrement. Et même après leur mort, il avait davantage développé ce côté naturellement en s’occupant de sa sœur. Donc il détestait cette violence qu’utilisait son interlocuteur. A part lui ne savait utiliser que ça.

Que ne fut pas sa surprise quand cet homme se bougea de l’entrée avec désinvolture, comme s’il s’en foutait complètement qu’il parte. C’était très étonnant et il n’aimait pas ça… Il s’était attendu à plein de choses. Qu’il se rue sur lui, qu’il fasse un mouvement violent, qu’il essaye de faire quelque chose sur lui… Mais non. Il venait simplement de bouger sa jambe pour le laisser passer. Il se permit un coup d’œil vers cet homme. Il n’était pas rassuré. Sincèrement il n’était pas rassuré du tout. Pourquoi subitement se montrerait-il « gentil »…Ou du moins pas méchant, en le laissant passer comme ça. Mais il ne comptait pas rester là à attendre une réponse à sa question. Il lui laissait une ouverte, il allait clairement en profiter. Donc après avoir regardé un peu envers l’homme, il s’avança dépassant l’entrée pour se retrouver dans le couloir, son livre et sa boite sous le bras. Il n’était pas rassuré du tout et l’angoisse le tiraillait parce qu’il avait vraiment un mauvais pressentiment. Il préférait filer sans le regarder le plus vite possible. Cependant il sentit un mouvement derrière lui et …ce fut trop tard. Sans qu’il puisse faire quoi que ce soit, il était derrière lui, une main sur l’arrière de sa tête l’emmenant sans ménagement à se confronter avec un mur. Il avait lâché son livre et sa boite de nourriture pour essayer de parer le choc avec ses mains sur le mur. Le rire qu’il entendu lui glaça le sang. Il était déjà effrayé au possible bloqué de la sorte contre le mur que le rire sincèrement n’était pas utile… Quoi qu’il était sûr que c’était simplement pour lui faire davantage peur, et concrètement, ça fonctionnait bien trop à son goût. Mais il avait été stupide. Le mauvais pressentiment, il l’avait eu. Alors pourquoi avait-il foncé tête baissée vers la sortie ? La peur s’en doute… Pourtant celle-ci aurait du le rendre prudent. Mais elle avait fait tout le contraire, elle l’avait rendu impulsif. Et maintenant, il était plaqué contre le mur, ses mains emprisonnées derrière le dos.

Cependant, il n’était pas au bout de ses surprises…. Il sentit un haut le cœur le prendre quand, contre ses rondeurs, il sentit l’intimité gonflée de ce démon. Savoir que tout ça l’excitait le rendait malade. Comment pouvait-il prendre plaisir à ce point ? Il ferma les yeux pour retenir toute cette horreur qui le submergeait sous forme de nausées et de palpitations cardiaques. Il se mordit la lèvre en sentant ses cheveux être tirés de la sorte pour dévoiler son cou et en sentant la langue répugnante sur sa peau. Il aurait voulu se fondre dans le mur pour ne pas sentir ces coups de bassins pervers. Il se crispa de dégout lorsqu’il vint mordiller son lobe. Ainsi il se servirait de force ? Il n’avait pas besoin de lui dire il avait cru le comprendre. Il essaya de se dégager, il ne voulait pas rester là, il ne voulait pas se soumettre à cet être répugnant et dénué de sentiments sains. Mais même en bougeant il sentait la force de son adversaire. Il avait l’impression que tout mouvement n’était que pacotille à côté de sa poigne et sa force. Il n’arrivait même pas à se décaler un tout petit peu du mur.

Au nouveau toucher poussé de l’intimité sur ses rondeurs, il sentit que c’était encore plus fort et que l’excitation de cet homme avait encore augmenté. Il comprit très vite pourquoi… Calypso ! Il rouvrit vivement les yeux pris d’une peur haineuse. C’était différent de ce qu’il avait ressenti jusqu’à présent. Il ne s’agissait plus de lui, mais de sa Douce amie. Il voulait lui faire du mal ! Il n’y avait que cette idée qui lui traversait l’esprit… Son tatouage prit possession de ses pensées. Il le sentait sur le côté de son cou. Il l’avait fait en signe de responsabilité. Désormais c’était lui qui prenait soin des gens. Au départ, c’était sa sœur, mais maintenant d’autres personnes l’entouraient et Calypso en faisait partie. Lui personne ne le protégerait. Il était seul… Mais ça n’avait aucune importance tant qu’il pouvait protéger les gens auxquels il tenait ! Et Calypso en faisait partie. Il n’y avait plus que ça qui l’obnubilait. Il fallait que Ryu assouvisse son envie sur lui et non Calypso. Il se mit à bouger. Il ne savait pas comment il savait pour eux deux, mais il savait. Pour l’instant ça n’avait pas d’importance, il voulait juste la protéger. Il essaya de se dégager.

« Vous n’avez pas intérêt à toucher à elle ! »

Il se sentait une force de haine. Il ne voulait pas qu’il la touche ! Elle était tellement jeune et ce n’était encore qu’une jeune femme malgré qu’elle avait une maturité d’adulte. Et puis il tenait à elle, c’était à lui de la protéger. Il essaya de tourner sa tête pour planter son regard dans le sien. Il voulait lui montrer qu’il était sérieux, qu’il ne comptait pas le laisser gagner à ce niveau là, même s’il se trompait lourdement et qu’au fond, c’était lui qui était en train de tomber dans le piège. Il le toisa un peu comme il put.

« Vous m’avez moi, vous voyez bien que vous pouvez arriver à vos fins ! Alors pourquoi vous parlez d’elle ? Elle n’a rien à voir dans tout ça, vous avez intérêt à la laisser tranquille ! »

Oh oui il avait peur. Cet homme l’effrayait. Surtout avec ce regard de fou et cette excitation que son corps trahissait. Enfin… Il ne savait pas si c’était une trahison ou un plaisir pour cet homme de sentir cette excitation malsaine en lui. Sûrement plus le dernier point que le premier d’ailleurs. Mais ça lui était égal, qu’il fasse ce qu’il veut de lui. Il ne pouvait de toute façon pas s’en sortir… Il se dit qu’il fallait en rajouter pour être sûr de protéger Calypso. Il ne voulait pas qu’il la touche, même un peu. Elle était trop fragile et trop belle pour être souillée par un homme tel que lui ! Il l’empêcherait de la salir comme il était en train de le salir. Après tout, il préférait de loin ressentir la souillure sur son corps que de devoir la supporter sur celle de sa Douce amie.

« Je ferai ce que vous voulez ! »

Une phrase qu’il regretta aussitôt d’avoir dite. Mais c’était plus sûr comme ça. Elle serait tranquille ainsi…

Invité **Invité**

C’était parfait, tout était parfait. Comme prévu le professeur prit le parti d’assurer la défense de son amie et donc de se livrer à son bourreau. C’était une pure extase de le voir souffrir ainsi, de le sentir se dresser contre lui et puis s’abandonner enfin. Il avait gagné une nouvelle fois et le jeu n’était pas terminé. Il était rare que le prédateur manque une proie et la laisse s’échapper. La plupart du temps c’était Ryohei qui l’empêchait de tuer et de se repaitre de sang frais à même un corps. Mais ce soir Ryu était bien décidé à en finir avec Leiban et le réduire à l’état d’esclave sanguin ou de jouet. Lentement mais surement il tira la tête de sa proie pour qu’elle roule dans le creux de son épaule dévoilant sa nuque si blanche. Il s’humecta les lèvres tandis que sa respiration s’accélérait sous l’effet de l’excitation.

-« Tu oublieras ce que tu verras et ressentiras ... »

Dévoiler son identité vampirique au sein de l’académie était un crime mais si l’oppresseur passait une sorte de pacte avec sa proie l’obligeant à ne rien dévoiler, personne n’en saurait rien et l’humain deviendrait l’esclave du vampire. Faire de cet homme fier un être de bas étage était une idée dés plus malsaines et dés plus agréables pour Ryu. Il pourrait se servir de lui quand il le voudrait, se nourrir sans avoir besoin de courir et traquer une proie. C’était absolument impeccable comme plan, l’avenir du vampire risquait d’être moins ennuyant qu’à l’accoutumée. Ses crocs se déployèrent déformant sa bouche dans un rictus maléfique. Et il frôla le cou de Leiban avec ses armes les faisant riper sur peau tendre et appétissante. Il rejeta sa tête en arrière et gloussa une nouvelle fois avant de rabattre son crâne sur la cible avec élan et force. Soudain, un trou noir. Le corps de Ryu resta en suspens alors que ses canines allaient franchir une limite irréparable. Prit de convulsions, il se mit à trembler frénétiquement comme un épileptique en pleine crise. Dans son esprit un combat s’engageait. Ryohei s’était enfin réveillé et tentait tant bien que mal de contrôler son double. Les différentes prises de pouvoir sur l’enveloppe charnelle affectaient son apparence. Ces yeux passèrent du rouge au jaune tandis que ses cheveux prenaient une allure plus disciplinée. Un cri strident et puissant se fit entendre comme une bête déchainée. Le pantin fut projeté en arrière et il alla cogner le mur opposé. Les yeux rouges prirent un instant le dessus sur les jaunes et une voix féline retentit.

-« Assez !!!! Laisse-moi ce corps !!! »

Le dos s’arcbouta comme si des ficelles tiraient la marionnette. Une main tremblante vint se perdre sur son front comme pour supporter le poids de la douleur. Ryohei ne le laisserait pas gagner. Il protégerait ces amis autant qu’employés de son propre mal. Dans ce cerveau tourmenté ce n’était pas une lutte mais comme à chaque fois bien pire que cela. Tel deux être distincts ils s’affrontaient pour décider du maître temporaire du corps.

*Je ne te laisserais pas lui faire du mal*

Fier et rayonnant Ryohei, s’il n’avait pas été démon, apparaissait tel un ange punissant le pécheur. Ryu courbé comme une bête sauvage feulé sortant les crocs et les griffes. L’un comme l’autre ne céderait pas mais il fallait un vainqueur et un vaincu. Relevant la tête dominant de toute sa splendeur et sa prestance la bête tapie dans l’ombre Ryohei n’avait pas besoin de montrer les canines pour se faire respecter. Son double quand à lui ricana sauvagement et tenta une approche fourbe s’éclipsant un instant pour se matérialiser dans son dos afin de l’attaquer. En fin habitué le vampire aux yeux jaunes esquiva habilement et en profita pour asséner un coup bien senti dans les côtes flottantes de son opposé.

*Salopard ! Pourquoi es-tu sortit ?! Tu as aussi soif que moi !! Alors laisse nous nous nourrir convenablement !*

Ryohei toisa son contraire, préférant dodeliner de la tête en guise d’incompréhension de son partenaire.

*Je subviens parfaitement à nos besoins .. Ne touche pas aux humains.*

Le démon ricana et se tapit dans l’ombre.

*Que tu gagnes m’insupporte .. mais je vais voir comment tu t’en sors avec la situation actuelle.*

Et dans un frémissement répugnant il disparu laissant seul l’être doté de raison.

A l’extérieur le calme régnait. L’être autrefois terriblement maléfique semblait endormi tandis que son corps meurtri par une douleur intérieure était parcouru de frissons et de contractions soudaines de muscles. Ils offraient une scène pitoyable où le danger pouvait tomber n’importe quand sur eux. Mollement les paupières se mirent à battre et s’ouvrirent peu à peu. Un jaune soleil intense se dessina sur les iris du nouvel occupant pendant que ses mèches jadis batailleuses semblaient s’ordonnaient dans un parfait ballet. Brusquement une bouffé d’air jaillit dans son poitrail et il toussa bruyamment comme s’il renaissait ressentant la morsure de l’air comme à sa création. Graduellement ses douces prunelles s’accommodèrent à la lumière environnante et il distingua enfin les contours de chaque objet et forme l’entourant. Où se trouvait-il ? Pourquoi ressentait-il une certaine douleur aux côtes ? Il tata le sol en guise de réponse et reconnu avec fierté le sol des couloirs avoisinants les salles de cours. Son oreille interne lui annonçait une heure tardive et très avancée dans la nuit. Ainsi Ryu avait profité de son bienfaiteur repos pour commettre ses exécrables crimes et actes. Le sous-directeur se redressa secouant sa tête pour faire affluer son sang dans ses organes vitaux. Reprendre le contrôle n’avait pas été chose facile comme toutes les autres fois et il fallait avouer que Ryu avait raison sur un point ; il avait faim.

Un bruit se fit entendre non loin de lui et il vit enfin le martyre de son double. Mollement il s’adossa au mur et mit dans un rictus de douleur une main sur son torse. Il avait oublié que de se battre intérieurement provoquait des lésions extérieurs et son propre coup s’était retourné contre lui finalement. Son regard détailla ensuite ce charmant professeur qui semblait apeuré. Qu’avait donc bien pu faire ce terrible loup ? Ryohei ne s’était réveillé qu’au moment où Ryu s’apprêtait à mordre mais tout le reste était trou noir. C’était une sensation extrêmement détestable de ne pas être l’entier possesseur de son corps et de ne pas avoir conscience des dernières heures passées. Une fois de plus il rejeta la tête en arrière et tenta un sourire rassurant adressé à l’homme en face de lui.

-« Bonsoir Professeur »

Que dire à un humain qui supporte constamment les ignobles attaques d’un monstre. Il n’existe pas de mots pour apaiser ou pour soigner. Si mal il y avait alors il resterait quoique pourrait faire ou dire le vampire.

-« Je ne m’excuserais jamais assez pour .. » il hésita un instant sur les mots à employer « cette soirée .. auriez-vous l’amabilité de me décrire mon .. » S’arrêtant un instant il analysa sa propre phrase. Ce n’était pas lui qui était en cause et malgré la connaissance du professeur sur sa double personnalité Ryohei n’était pas certain qu’il comprenne l’entier problème de la chose, il tenta donc une autre approche. « son comportement ? J’aimerais réparer ses dégâts. »

Un soupir brisa la commissure de ses lèvres où se peignait un franc sourire. Il était l’antipode de son double et rare était les personnes capables de comprendre et d’analyser correctement leur situation. Il gémit de douleur. Une de ses côtes flottantes devait être atteinte et un hématome se serait certainement formé sur le côté de l’impact. Il respira calmement cherchant à ne pas faire de faux mouvements et attendit une quelconque réaction, positive ou négative, du professeur.

Invité **Invité**

Il savait qu’il venait de signer son arrêt de mort. En donnant ainsi tous les pouvoirs à cet être sans scrupule et dont le caractère malsain dépassait tout ce qu’il avait connu jusqu’à présent, il ne pouvait que s’attendre au pire. Mais il préférait de très loin être celui qui subissait que de savoir que sa Douce amie pouvait subir les mêmes choses. Il tenait bien trop à elle pour la savoir en souffrance ou en difficulté. Surtout avec un être tel que lui qui pourrait lui faire les pires choses qui soient ! Il ne pourrait pas le supporter. Il ne voulait pas ça et s’il devait offrir son corps pour avoir l’esprit apaisé, alors il en serait ainsi. Après tout, ce n’était qu’un corps et ce n’était qu’une souffrance en plus à accumuler. Il avait bien réussi jusqu’à présent à tenir alors que les personnes qui représentaient la sécurité et l’amour s’étaient à tout jamais allés. Mais tout ça n’était rien. Il savait faire face. Du moins il croyait savoir faire face. Mais pour lui il n’y avait pas de différence. Il tenait comme ça. Alors il tiendrait encore. Tout ça n’était rien… Non. Ce n’était rien. Il protégerait les gens qu’il aimait. Il ne voulait pas que cela change.
Oublier ? Il fut surpris de savoir que tout ça serait oublié. C’était quelqu’un peu utopique de croire qu’il arriverait à oublier un tel moment. Certes il n’avait pas la moindre idée que les personnes comme Ryohei, des vampires, pouvaient effacer les souvenirs. Il comptait certes faire comme si tout ça n’avait jamais eu lieu. Il ne dirait rien ni à Calypso, ni à Killian. Pourquoi les impliquer ? Il ne voulait pas du tout qu’ils essayent de l’aider parce que sinon cet homme étrange et malveillant s’en prendrait à eux et il ne voulait pas. Il se débrouillerait seul. Il ne pouvait rien faire pour le moment mais ça n’avait pas d’importance. Tout ça n’était qu’un événement de plus, sans vraiment de conséquences qu’il devait prendre en compte. Il « oublierait » oui finalement. Après tout il avait su vivre sans soucis avec le premier incident du genre. Certes ça avait été arrêté par…Ryu… Le véritable sous directeur, gentil et aimable. Peut-être qu’ici il n’aurait pas cette chance. Tant pis. Aucune importance.

Il frissonna d’horreur lorsque les canines aiguisées vinrent titiller une première fois sa peau. Il ferma les yeux restant ainsi plaqué contre le mur. Il ne tenait pas à voir ça. Il allait déjà le sentir plus que ce qu’il ne voulait alors autant ne pas le voir en plus. Le rire qui rempli cette pièce silencieuse le glaça. Il s’y préparait pourtant à l’inévitable. Même s’il ne comprenait pas cette fascination pour son cou et l’intérêt qu’il y avait à le mordre. Certes, ça le faisait un peu penser à cette tendance de certains jeunes à être fasciné par le sang et l’effet vampirique de la morsure. Mais sincèrement il ne comprenait pas. De toute façon, chercher à comprendre ne l’aiderait pas. Tout ça le dépassait clairement et il ne savait pas du tout s’il y avait une réponse quelconque à tout ça. Il ferma un peu plus les yeux quand il sentit le mouvement vers son cou plus vif s’attendant à une souffrance humiliante. Mais à la place il ne se passa rien. Il fut surpris des paroles qui s’échappèrent de son agresseur. Il rouvrit les yeux et se permit de tourner la tête pour regarder ce qu’il en était et pour quelle raison il ne se passait plus rien. Son interlocuteur ne bougeait plus et semblait en proie à un malaise étrange. Il le regarda un moment avant de décider de ne pas rester là. Il ne bougeait plus et semblait tirailler intérieurement. Il décida donc de se dégager lentement glissant contre le mur pour s’écarter de cet homme immobile…pour l’instant. Etonnamment il ne décida pas de partir…il préférait ne pas faire trop de gestes brusques. Il ne savait pas du tout ce qu’il se passait après tout. Il avait une impression de déjà vu. Peut-être que c’était comme la première fois, peut-être que son calvaire était fini…Mais il ne fallait pas crier victoire trop vite. Il ne préférait pas se laisser aller à se réjouir. Il fallait rester vigilant. Donc il se décala davantage de cet homme en proie à lui-même et il l’observa trouvant ce changement de situation surprenant. Il ne savait pas trop s’il valait mieux qu’il parte directement ou s’il devait s’écarter et attendre quand même de voir. Son choix fut fait quand il le vit se retrouver à terre. Il décida de rester. Il était peut-être beaucoup trop gentil… Mais il ne pouvait pas se dire de partir comme ça.

Finalement le sous directeur ouvrit les yeux et il remarqua que ce n’était plus l’homme qui l’avait interpellé dans la classe mais le sous directeur qu’il croisait dans les couloirs parfois en journée. Il le regarda sans bouger. Il n’était pas forcément rassuré et il ne comptait pas non plus risquer encore une fois de se faire manipuler et piéger. Il laissa donc cet homme différent maintenant devant lui se relever et reprendre apparemment ses marques. Il semblait bien moins agressif donc il se détendit et il se décolla un peu du mur. Apparemment son mouvement attira l’attention de cet homme qui le regarda ensuite avant de s’adosser au mur. Il n’avait vraiment pas l’air bien. C’était vraiment étrange comme situation et il trouvait ce revirement de situation assez déstabilisant. La difficulté dans laquelle se tenait le sous directeur lui donnait envie de s’approcher pour l’aider mais il venait de subir quelque chose d’assez dur à supporter et même s’il avait tendance à tout enfuir , s’approcher clairement de son agresseur, même s’il ne semblait plus être là, n’était pas le plus facile à faire en ce moment. Il attendit ainsi patiemment se détendant un peu.

«Bonsoir monsieur le sous directeur.»

Il n’avait vraiment pas l’air bien malgré le sourire qu’il affichait. Lui-même n’arrivait pas vraiment à sourire, il restait sérieux. Il n’avait ni envie de sourire, ni envie de pleurer. Il était simplement là et maintenant que c’était fini, il fallait avancer simplement et affronter la situation pour tourner la page. Cependant il ne comptait nullement révéler la situation à cette autre personne. Ce n’était pas utile. Il ne voulait pas forcément des excuses, même si on venait de lui en donner. C’était déjà du passé. Ce qui était fait, était fait.

«Ce n’est pas utile que vous sachiez. Il ne s’est au fond rien passé de grave. »Il le regarda un moment avant d’ajouter « Vous deviez aller à l’infirmerie. Vous n’avez pas l’air bien et vous semblez surtout blessé…»

Il s’approcha de l’homme en question et il le regarda un peu. Il n’était pas rancunier. Il ne pouvait pas en vouloir à cet homme qui ne lui avait rien fait. Enfin cette partie de lui… Il y avait apparemment deux êtres dans un même corps. Ca le dépassait clairement. Il ne comprenait pas du tout comment cela était possible, avec cette attirance pour le cou et l’envie de le mordre apparemment. Il avait cette envie de comprendre mais en même temps c’était comme un instinct de protection de vouloir rester éloigné de la vérité. Mais il ne pouvait pas continuer comme ça. C’était la deuxième fois que ça se produisait. Mais en même temps ça voulait dire d’expliciter ce qu’il s’était passé. Et ça c’était non. Donc il laisserait le temps faire son affaire et si jamais, un jour, par le plus grand des hasards il arrivait à avoir une conversation normale avec cet homme et sa partie agréable. Alors là in serait peut-être intéressant de comprendre. Mais là il avait besoin d’autre chose, de penser à autre chose. Il n’aimait pas s’attarder sur les douleurs et il préférait les enfuir.

«Voulez vous que je vous aide ? »

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