Vision fugace de la vie qui lui était permit de voir, lui l’ombre sans soleil qui avait la chance de contempler la lumière du ciel, cette rare félicitée que la divine providence lui semblait accorder. D’un geste rapide et précis, il déposa les débuts de couleurs sur l’arbre, son regard quittant bien peu le sujet, seulement de temps à autre pour s’assurer de la bonne nuance de couleur sur son travail. C’est dans ces rares moments ou un semblant de vie miroitait dans les yeux de ce cher rêveur, un éclat qui était destiné à ne jamais revoir le jour hormis en ces instants, mais étant tout aussi condamné que le soleil à se coucher au même moment. Surtout qu’il était d’autant plus difficile d’allier contemplation silencieuse et travail assidu, il se laissa un moment hypnotiser par le reflet rougeoyant sur la verdure des feuilles qui se détachait de ce fond de braise puis essaya de mémoriser ce spectacle ou les couleurs, dans une subtile harmonie, dansaient entres elles. Ces instants éphémère étaient extrêmement difficile à représenter sur papier, surtout lorsque l’œil, outil merveilleux qui ne cessait de chercher la perfection, allié à un ‘esprit dit critique’ voulant avec fierté et orgueil donner son opinion, à comprendre le subtil courant que l’on nomme impressionnisme. C’est donc, pour les yeux d’un non initié, que son dessin sera qualifié de non parfait, loin d’un chef d’œuvre de grand artiste. Mais ce que pouvaient penser les gens le laissait indifférent, il dessinait avant tout pour lui et seulement pour lui. Suivant ses caprices du moment et remédiant à cette irréfrénable envie de dessiner, produire et créer. Le Crépuscule venait donc de prendre place et Yume avait maintenant les yeux rivés sur son dessin, prit d’une transe artistique si l’on pouvait le nommer comme cela. La luminosité décroissait avec le temps, bien que certains rayons lumineux de l’astre solaire leur parvenaient encore, derrière ces montagnes au loin.

Son œuvre était bientôt achevé, et n’ayant plus relevé la tête pour contempler le chêne, il finissait de faire un dernier détail. Ses mouvements étaient rapides et fluides, se dirigeant automatiquement vers le bon compartiment de pastel qui détenait les bonnes couleurs à prendre. Il n’avait nullement remarqué et senti la présence derrière lui, ayant tout deux contempler le même spectacle avec le même intérêt, rien ne les rapprochait pour autant. Il était dans son monde à lui, monde qu’il construisait à chaque instant, dans une myriade de couleur plus fantaisiste les unes que les autres. Il ne serait donc pas très éloquent si on venait à briser sa méditation créative, bien que l’on pouvait dire que c’était une bonne journée. Se levant en prenant soin d’enlever délicatement une fine draperie blanc sur ses genoux, c’est avec un sourire de joie et de fierté qu’il leva la planche de bois au dessus de sa tête, admirant le fruit de son travail acharné pour en juger le résultat. Puis il fit quelques pas vers un arbre devant lui, posa la planche sur le sol, en équilibre contre le tronc et retourna s’asseoir dans l’herbe. Il prit un chiffon et sa bouteille d’eau, se nettoyant les mains pleines de craie, ayant retrouvé son visage neutre, il observa de loin son travail. Puis, il rabaissa les manches de son pull blanc, vérifiant que rien n’était venu entacher son pull et son pantalon blanc et resta ensuite dans un air rêveur, admirant le chêne. Un moment de béatitude, la peur avait disparu de son esprit et son cœur battait à un rythme normal, même la faim ne lui taraudait pas l’esprit, bien qu’a un moment ou un autre, son corps le rappellerait à l’ordre.

(arf, désolé pour ce poste fait sans inspiration et du retard alors que j’avais promis de poster plus tôt ><)