Académie Bathory
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Demeure des Bathory, devenue Académie, qui accueille tant les humains, que les vampires...
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez | 
 

 Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
¤ La folle à l'ombrelle ¤

¤ La folle à l'ombrelle ¤
Nozomi Shimatani

Nozomi Shimatani

Messages : 641
Date d'arrivée : 04/05/2010
Humeur : Affligée et mortelle

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 18 grains de poussière
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyJeu 13 Mai - 14:37

« Je voyais mes désirs les plus proscrits devenir réels à travers cet œil de Judas, inspirés d’un voyeurisme sardonique qui étouffait ma glotte à en devenir aphone. Sur la pointe des pieds tel l’espiègle fureteur, je perdais parfois mon équilibre, forçant sur mes tendons jusqu’à la douleur. Devenu borgne pour l’occasion, je scrutais inlassablement la scène indécise, l’eurythmie dépassée, et tentais de poser une identité sur la galbe prépondérante. »


    Ainsi furent les dernières paroles qui naquirent dans l’esprit de Nozomi alors tout juste étreinte par Morphée, volage amant de sorgue. Assise devant son bureau de bois lustré depuis plusieurs heures déjà, elle s’adonnait à son loisir favori, la lecture. Les dépouilles de ses devoirs achevés gisaient sur son lit, quelques feuilles d’anglais, un semblant d’histoire et une partition diatonique, lâchement abandonnée par sa propriétaire à l’adultère littéraire. La fin de son roman du moment était proche, la curiosité l’emportait sur la légitimité d’un sommeil qui ne serait pas de trop, et qui avait fini par l’emporter sur sa volonté. L’échine courbée, penchée sur l’ouvrage avec possessivité, l’appui de sa paume contre son arcade n’avait pas suffit à la maintenir droite. Sa joue avait glissé sur la page qu’elle lisait pour s’y vautrer, les yeux clos, les bras aplat sur le meuble entouraient sa tête dans une position d’assoupissement notoire. Tel un chérubin transporté par sa chimère, toute la candeur de la demoiselle s’illustrait sur sa physionomie pourtant éternellement affligée, dans la tourmente d’une vérité qui lui appartenait. Encore vêtue de l’uniforme scolaire, elle n’avait pas même pris le temps de se mettre à l’aise, ni même celui de manger un morceau pour le dîner. Si la fatalité ne l’avait pas aidé en matière de santé, parfois, la nippone ne faisait rien pour arranger son cas, se laissant aller aux débordements comportementaux pourtant clairement définis par son médecin. Son hygiène de vie était très importante, et nonobstant sa primauté, elle ne semblait trouver que seconde place dans les priorités de la concernée, voire encore plus bas classée. Cela en était d’autant plus vrai depuis la disparition de Velkane, celui qui était son infirmier depuis plusieurs années déjà, et qui venait de la quitter pour embrasser la grande faucheuse avant elle. Son état de santé s’aggravait par un relâchement volontaire, allant jusqu’à omettre la prise de son traitement, et de ce fait les crises physiques et mentales se multipliaient.

    Profitant de l’absence de ses colocataires, Nozomi s’était énervée contre l’innocent matelas de son lit, laissant toute sa colère se transmettre à travers coups et cris étouffés par l’oreiller. Une hystérie qu’il lui fallait de temps à autre exprimer si elle ne voulait pas un jour craquer en public, et elle se sentait toujours affreusement ridicule après celles-ci, mais terriblement soulagée. La journée avait qui plus est été longue… La nuit dernière, elle n’avait pas fermé l’œil, enfermée dans la petite salle de bain de la chambre avec ses livres. Elle en était sortie peu avant le réveil de ses camarades, épuisée, mais de marbre. Par la suite, elle avait constaté un trou dans l’une de ses robes, et si elle était loin d’être matérialiste dans l’âme, ses affaires vestimentaires et accessoires les complétant étaient sacrés à ses yeux. Sa frustration ne s’était manifestée qu’à travers une profonde introversion, carapace d’une fragilité de porcelaine. Cette journée était également la plus remplie scolairement parlant, et fatigante au possible, pourtant machinalement suivie par la demoiselle. Autant dire que ses rares relations humaines avaient été inexistantes aujourd’hui, puisqu’elle n’avait fait que croiser ses colocataires le matin même, et n’avait eu ni le temps de se rendre en salle de musique pour voir Jack, ni à la bibliothèque pour voir Clarence. Une solitude aussi féroce que les feulements de son estomac privé de nourriture depuis deux repas consécutifs, qu’elle avait brièvement calmé avec une petite quantité de chocolat. Si sa vie était plongée dans l’obscurité, il y avait tout de même eu plus lumineux comme journée. Pas un rictus de bonne volonté, une simple poupée de chiffon qui se laissait aller à la première brise venue l’emporter.


    La lampe allumée du bureau pointait en direction de la belle endormie, telle la star sous son projecteur, ou l’étoile bientôt filante. Nul ne serait surpris de la voir une fois de plus rattrapée par sa négligence, et lovée contre l’œuvre littéraire à l’instar d’un dévot à sa foi.
Revenir en haut Aller en bas
¤ Blood Addict ¤

¤ Blood Addict ¤
Calypso Itakuma

Calypso Itakuma

Messages : 972
Date d'arrivée : 05/05/2010
Humeur : Joueuse

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 523 ans
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyJeu 13 Mai - 14:47

Bleu, rose, chocolat, jaune, parme …. Calypso passait en revue toutes les couleurs possibles et inimaginables pour des rideaux. Il fallait qu’ils cachent la lumière du soleil mais n’assombrissent pas totalement la pièce … dur choix puisqu’il y avait rarement la possibilité d’avoir les deux conditions, c’étaie soit opaque soit transparent. Elle pesta contre le magasin en silence, quel manque de créativité ! Calypso n’est pas une fille capricieuse mais lorsqu’elle a une idée en tête elle tient à la respecter. Alors elle changea de magasin une nouvelle fois. « Au pays du rideau » …. Elle hésita un instant, si le gérant de ce magasin n’avait pas ce qu’elle désirait, elle lui ferait langer sa pancarte. Elle scruta chaque rayon, chaque proposition et par miracle trouva ce qui se rapprochait de son objectif. Un tissu dans les tons chocolat avec des zébrures transparentes se baladant à divers endroits du tissu. Elle en eut bien évidemment pour son portefeuille ce qui la fit râler une nouvelle fois. Une fois de droit soupira la jeune femme.

Rideaux à bout de bras, elle retourna à l’académie en cette heure tardive de soirée. Elle avait hâte de les accrocher et de les montrer à sa colocataire, sa seule amie dans cet immense château pour le moment. Lorsqu’elle pénétra dans leur repère, elle ne fut pas surprise de la retrouver une nouvelle fois bordée dans les bras de Morphée. Sans un bruit, la jeune femme posa les sacs au sol et s’approcha de sa partenaire. Lentement et sans à-coups, elle fit glisser la chaise de Nozomi puis rattrapa ses bras au vol. D’un geste rapide et discret elle la prit dans ses bras, tel le prince charmant de blanche neige, sauf que la princesse en question était toujours endormie et qu’elle ne comptait pas la réveiller à l’aide d’un baiser. A pas de loup elle se dirigea vers le lit de la jeune endormie et l’y déposa tout en ramenant sur son frêle corps sa couverture. Calypso retira les restes des devoirs inachevés de la princesse et les rangea sur son bureau et elle soupira lorsqu’elle s’aperçut qu’une fois de plus Nozomi s’était laissée bercer par un livre, son passe temps favori. Point commun qu’elle aime partager avec elle, apparemment elles considéraient la bibliothèque comme leur deuxième demeure à la plus grande joie de la jeune infant.

Impatiente, elle ne put attendre le réveil de son amie et se chargea de remplacer les anciens tissus pendus au mur par les nouveaux fraichement achetés. Avant d’effectuer cette tache plus difficile qu’elle en avait l’air, elle opta pour une tenue plus pratique dirons-nous, un jean mi-long noir rehaussant son céan et un débardeur chocolat bizarrement assorti au rideau. On aurait pu croire qu’elle les avait achetés au même endroit. Enfin bref passons, se transformant en petite bricoleuse elle entreprit de détacher le jaune mielleux et moche pendu aux fenêtres. Elle ne prévu pas par contre le contre coup du poids de ceux-ci et elle fut engloutie par une masse jaune et poussiéreuse. Inquiète elle sortie rapidement la tête de sa cachette improvisée et constata avec joie que Nozomi dormait toujours. Elle se débarrassa alors des restes et entreprit maladroitement d’accrocher le chocolat zébré.

Les mains sur les hanches, le regard droit et fier, elle se tenait devant son travail, tel un chevalier devant son destrier. Elle ne put s’empêcher de s’applaudir elle-même, heureuse d’avoir réussi, quand bien même cela fut d’accrocher des rideaux de ses propres mains et sans l’aide d’une personne extérieure.
Légèrement exténuée par ce dur labeur, elle s’écroula sur son lit. Son regard dériva sur le plafond qu’elle aurait aimé repeindre également mais pas dans l’immédiat. Elle tendit les bras vers le haut, s’étirant comme un chat se préparant à se lover dans son panier mais ne s’endormit pas. Le soir approchait et c’était dans cette période là que la jeune femme pouvait pleinement vivre et respirer sans craindre la morsure de l’astre solaire. Elle soupira et laissa retomber ses bras le long de son corps, admirant d’un œil discret son œuvre.
Revenir en haut Aller en bas
¤ La folle à l'ombrelle ¤

¤ La folle à l'ombrelle ¤
Nozomi Shimatani

Nozomi Shimatani

Messages : 641
Date d'arrivée : 04/05/2010
Humeur : Affligée et mortelle

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 18 grains de poussière
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyJeu 13 Mai - 15:25

    Installée dans la doucereuse cavité ailée de sa chimère, Nozomi n’était momentanément plus terrienne. Là-haut perchée dans ses songes, l’abstrait et l’irrationnel avaient réussi leur coup d’état et prédominaient toutes ses pensées. Il était amusant de constater à quel point l’esprit était saugrenu lorsqu’il devenait indépendant de la volonté. Les rêves étaient de parfaites illustrations de notre inconscient, des constructions psychiques qu’il fallait savoir interpréter pour les rendre cohérentes. Voilà bien longtemps que la nippone n’avait pas eu l’une de ces manifestations illusoires… Mais les derniers évènements allaient lui être d’une inspiration morbide. Le noir total, tel le manteau de sorgue dénué de sa toile lactée en une scénographie des plus funèbres et angoissantes. Une écrasante sensation d’être encerclé par le néant, dans une claustration qui n’en était pas une sous sa véritable définition. L’endroit dans lequel elle se trouvait était à la fois clos et vaste, un sentiment de contradiction qui venait accentuer le mal-être qui l’opprimait. Avachie sur seulement une partie de son séant, les jambes ployées contre le sol, elle était en tenue d’Eve, couverte par un voile diaphane d’une étrange couleur chocolatée. Sur son corps dénudé, des traînées et des flots de sang, mais il lui était impossible de déterminer la source de sa blessure. Présente sans l’être, à la fois protagoniste et spectatrice, elle serrait entre ses doigts crispés sa seule couverture, comme atteinte d’une spasmophilie sévère qui l’empêchait de faire un mouvement, jusqu’à ne plus pouvoir bouger ses mâchoires. Ses yeux vitreux regardaient autour d’elle, les galbes qui étaient apparues, telles des ombres sans visages qui la lapidaient de leurs iris démoniaques. L’eurythmie dépassée, elle sentait comme une pointe lui transpercer le cœur, de plus en plus profond, puis…


    Black Out.


    Nozomi ouvrit les yeux telle une morte revenue à la vie, dans un calme spectaculairement opposé à la nature de son cauchemar, qui ressemblait d’avantage à une effrayante apathie. L’invisible angoisse qui lui comprimait la cage thoracique la fit sortir de cet état léthargique, elle papillonna des cils, encore dans la torpeur et le tourment de son imagination, avant de se redresser lentement et silencieusement pour se mettre assise. Les épaules recroquevillées, elle pencha sa tête vers l’avant pour déposer ses mains sur son visage et reprendre ses esprits. Si son cerveau avait jugé bon de la réveiller avant le moment fatal, pourquoi lui avait-il offert pareille vision, qui n’avait à l’heure actuelle aucun sens. Valait-elle la peine qu’elle tente de l’analyser… Inquiétant était le mot juste, tout autant que l'incompréhension. Ses doigts glissèrent le long de sa figure en étirant sa peau comme pour détendre ses muscles faciaux tout en prenant une profonde inspiration qu’elle relâcha en un soupire. A présent revenue à la réalité, elle constatait avec confusion qu’elle était sur sa couche, alors qu’à ses derniers souvenirs, elle était sur son bureau à lire son roman. Elle scruta l’endroit où elle supposait s’être assoupie, comme ce fut souvent le cas, cherchant à démêler ce miracle de la lévitation qui l’avait menée jusqu’à son lit. Encore un peu gauche, le temps de se revenir de son sommeil, elle tourna accidentellement la tête vers l’autre côté pour constater qu’elle n’était plus seule. Avec cette nouvelle présence, les choses devenaient logiques et loin d’être inhabituelles. Elle ne comptait plus le nombre de fois où sa douce colocataire l’avait ramassée, et comme toujours, elle lui en était reconnaissante de se soucier d’elle de la sorte. D’une voix douce mais mélancolique, elle échappa le prénom de son amie dans un presque murmure.

    … Calypso-chan…

    La demoiselle se leva doucement, prenant garde de vérifier que l’appuie de ses jambes était stable pour ne pas qu’elle aille embrasser le sol, puis elle se hissa jusqu’au lit de sa colocataire qui se trouvait juste à côté du sien. Assise sur ses talons, elle dénoua la cravate de son uniforme et la fit glisser de sa nuque pour l’enrouler autour de sa paume et en triturer l’extrémité. Calypso, une jeune fille avec laquelle elle partageait sa chambre depuis la rentrée, mais il ne s’agissait pas seulement d’une histoire de cohabitation. A son plus grand étonnement, elle avait trouvé en sa semblable une présence rassurante, d’autant plus qu’elle était son aînée de deux années. Elle ne connaissait plus cette boule à l’estomac lorsque le couvre feu arrivait, c’était même un plaisir certain de la retrouver, elle, ses sourires et son affection. Elle l’appréciait, et le seul barrage à une amitié plus intense était la réticence de Nozomi à s’y attacher d’avantage, et réciproquement, tout ceci à cause de sa « malédiction ». Un sentiment compliqué, qui n’était destiné qu’à épargner Calypso du chagrin le jour où elles seraient séparées à jamais… La nippone en eut une légère absence, avant de redresser ses yeux bicolores vers l’autre étudiante et lui offrir un frêle sourire de fausse joie, simplement pour le geste, avec une indéniable envie de se sentir rassurée. Son teint était blême et sans couleurs, loin d’être en pleine forme malgré ce qu’elle voulait faire croire. Doucement, et dans un élan de timide complicité, elle s’empara de l’une de ses mèches brunes et bouclées, soyeuse chevelure qu’elle trouvait magnifique et dont elle apprécia la caresse entre ses doigts. Elle fit revenir sa main sur sa jupe pour en plisser le tissu écossais, la regardant avec toute la suavité qu’elle put.

    Tu as passé une bonne journée ?…

    Patientant pour la réponse, elle fit courir ses calots dans la pièce sans réel but, jusqu’à ce qu’un détail ne retienne son attention. La surprise put se lire sur ses traits lorsqu’elle découvrit la nouvelle décoration qui enfermait la pièce dans une obscurité plus importante. Elle était peut-être loin de posséder la meilleure mémoire de l’académie, cependant elle en était certaine, ces rideaux n’étaient pas là tout à l’heure encore. Si elle écartait une nouvelle fois la thèse du miracle, la responsable ne pouvait qu’être qu’une seule personne. Ce qui accentua son mal aise fut la couleur du tissu, qui lui rappelait étrangement celle dans son rêve il y a encore quelques instants. Une certaine anxiété l’entraîna à afficher une mimique renfrognée, alors que son timbre se fit monotone, preuve que visiblement, elle n’était pas emballée.

    ……. On nous a volé nos rideaux……
Revenir en haut Aller en bas
¤ Blood Addict ¤

¤ Blood Addict ¤
Calypso Itakuma

Calypso Itakuma

Messages : 972
Date d'arrivée : 05/05/2010
Humeur : Joueuse

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 523 ans
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyJeu 13 Mai - 15:30

Le confort de l’esprit est bien plus paisible que le confort du corps. On peut s’y loger, s’y lover sans rien craindre, hors du temps et de l’espace, c’est un ami trompeur qui nous emmène loin de tout, brisant notre vie mais on est ainsi coupé du monde extérieur si dur à affronter et à comprendre. On ne peut pas dire qu’elle s’y soit perdue mainte fois, mais Calypso avait le don de pouvoir partir dans des contrées nouvelles crées par son imagination fertile et inépuisable. C’est ainsi qu’elle était, dans cette rêverie aussi douce qu’un nuage de coton lorsque sa jeune amie prononça son prénom. Voila que Morphée avait décidé de libérer de son emprise la jeune femme. En temps normal celle-ci pouvait rester endormie pendant des heures durant, conception de la vie que Calypso ne pouvait pas imaginer, préférant jouer de la pâleur nocturne et s’abriter sous les rayons lunaires. Lentement elle tourna la tête observant la démarche funambulesque de sa partenaire afin d’éviter tous déséquilibres qui la conduiraient au sol. Brillamment elle parvint à elle, se hissant à sa hauteur et lui adressant un de ses sourires habituels : sincère et un tantinet rêveur. Elle observa ses gestes, sa fébrile caresse sur une de ses longues boucles soyeuses et arrêta son regard sur ses yeux. Elle ne s’y habituerait jamais. Ses yeux bicolores étaient sans l’ombre d’un doute les plus belles « choses » que la jeune femme ait pu voir dans sa courte existence. Un bleu profond accompagné d’un rouge volcanique, cette différence faisait de la jeune femme un être unique dans ce monde. Calypso aurait parié qu’elle seule possède cette particularité. Son regard dériva sur l’ensemble de son visage et contempla avec une pointe d’incompréhension sa pâle blancheur. Avait-elle encore fait un de ses cauchemars ? Elle ne poserait pas la question car c’était un sujet sensible et qui atteignait une partie intime de Nozomi qu’elle dévoilerait si elle en avait envie.

Soupirant, elle se redressa, ramenant ses genoux vers son corps, adoptant la position du lotus bien que celle-ci ne fut pas vraiment complète. Approchant délicatement sa main de la joue de sa bonne amie, elle la caressa d’un doigt, allant de sa tempe à la courbure qui formait son fin menton et lui sourit. Ses barrières s’étaient brisées peu à peu devant sa jeune amie, devenant de jour en jour plus proche d’elle. Il était surprenant que les deux jeunes femmes s’attachent l’une à l’autre malgré leurs différences flagrantes, mais ne dit-on pas que les opposés s’attirent ?... Ses mains vinrent se nouer l’une à l’autre, posées sur ses jambes à moitié dénudées. Le ciel s’assombrissait lentement mais surement laissant place à la douceur blanche de la lune, paysage magnifique que la jeune femme n’avait pas besoin d’imaginer pour s’y perdre. Puis ses prunelles caramel revinrent se poser sur Nozomi alors que celle-ci posait la question fatidique à laquelle on ne sait pas vraiment répondre. Une bonne journée ? Si courir dans tous les magasins de rideaux existant à proximité et pester contre leur vendeur signifie passer une bonne journée alors effectivement c’en était une. Mais elle avait été ennuyante et pesante, lire aurait été une meilleure activité. En guise de réponse elle brisa l’ouverture de ses lèvres et soupira, réponse négative à sa question ordinaire. D’un léger signe de tête vers l’avant elle montra Nozomi et la regarda fixement. Le langage des yeux est bien plus efficace que celui des mots, et elle lui retournait sa demande bien qu’elle fut absolument certaine de sa réponse.

……. On nous a volé nos rideaux……

Flagrante constatation de la jeune femme, qui fit rire Calypso. Les sons cristallins produit par sa gorge virent se perdre dans le silence alors que ses yeux se mettaient à briller de joie. Ce n’était pas vraiment de l’humour mais le ton employé pour dégainer cette phrase rendait le tout si comique que Calypso n’avait pu se retenir. Elle parvint tout de même à retrouver son sérieux, admirant les yeux de sa compagne se perdre dans le chocolat des nouveaux rideaux. Lui plaisaient-ils ? Cela donnait peut-être un peu plus d’obscurité à leur pièce mais cela avait le mérite de correspondre, normalement, à leur gout respectif, d’après Calypso. Elle balaya la pièce du regard et remarqua que les sacs contenant les anciens tissus étaient entreposés non loin de son lit. Sa main se redressa et sa tête vint se poser dessus, laissant sa joue créer un petit renflement.

« Je pense que c’est l’œuvre d’un machiavélique petit lutin » puis son autre main pointa les sacs et à la manière de Sherlock Holmes, elle se frotta le menton prête à déballer l’exposition des faits « Il nous a laissé des preuves ! Le jaune morbide des anciens rideaux lui a tellement plu que pour nous remercier de les lui donner sans contre partie il a gentiment placé un tissu chocolat s’accordant mieux avec notre environnement. »

Fière de sa répartie si puérile Calypso sourit comme une enfant. S’amuser était une des passions de la jeune femme et à ce moment elle eut envie de jouer avec sa tendre amie. Sa cadette ne donna pas signe de vie, encore perdue dans les sinueux chemins de ses pensées. Alors Calypso prit un air résolu et tendit les poignets à son amie, comme le font les futurs prisonniers afin qu’on leur passe les menottes. L’air d’un condamné se peint sur son visage si joyeux il y a quelques instants et elle haussa les épaules dans un mouvement nonchalant. La comédie était son fort et le jeu d’actrice un terriblement divertissement. Elle prit une voix de sinistre torturé et parla fébrilement mais sans cacher l’excitation éprouvée lorsque l’on joue comme un gamin.

«Je suis le lutin machiavélique »
Revenir en haut Aller en bas
¤ La folle à l'ombrelle ¤

¤ La folle à l'ombrelle ¤
Nozomi Shimatani

Nozomi Shimatani

Messages : 641
Date d'arrivée : 04/05/2010
Humeur : Affligée et mortelle

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 18 grains de poussière
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyVen 14 Mai - 0:40

    C’était… Une sensation d’étouffement. L’oxygène était partie avec la clarté habituelle de la chambre, avidement dévorée par la draperie aux nuances gourmandes qui n’avait aux yeux de la cadette rien d’un délice visuel. En d’autres circonstances, l’aurait-elle appréciée comme nouvelle pièce de décoration ? Les zébrures diaphanes embrassaient astucieusement le tissu opaque en un jeu de clair-obscur non sans rappeler quelques tableaux d’illustres artistes tel que Rembrandt. Sans doute l’aurait-elle effectivement appréciée, voire même aurait-elle eu la folle envie d’en goûter un morceau pour sa forte évocation à cette sucrerie qu’elle adulait tant et dont des emballages vides traînaient même encore sur son bureau. Cependant, l’asphyxie n’était pas dû à l’obscurité plus conséquente, mais à la terrifiante sensation de déjà vu… Ce fut telle une vision cauchemardesque qui lui comprimait la poitrine, à présent son rêve prenait un tout autre sens et sa fertilité lui faisait imaginer une sorte de mise en garde romanesque. Elle aurait aimé croire que tout n’était que coïncidence, ou encore mieux, qu’elle se trouvait dans un autre de ses songes et qu’elle s’éveillerait sur son bureau. Quelle pouvait être la connotation de cet innocent rideau… Une étrange prémonition qu’elle espérait n’être que hasardeuse, mais malgré le flot d’émotion qui traversait son être, il y avait toujours un fait qui demeurait inexpliqué… Comment était-il arrivé jusqu’ici ? Lorsqu’elle s’était endormie, il y avait encore ces ondulations de couleur topaze défraîchies qui étaient d’ailleurs devenues presque invisibles du à la force de l’habitude. Avait-elle manqué un miracle de la mutation lors de son sommeil ? Entre l’hypothèse de la lévitation jusqu’à son lit et celle-ci, elle était heureuse que le ridicule n’était pas assassin car il aurait été le sien.

    Absorbée par cet imprévisible changement qui la laissait autant pantoise que contrariée, elle avait omis de répondre à son tour à la redondante question du déroulement de la journée dont elle s’était servie pour entamer la conversation. Ce ne fut que lorsqu’elle entendit le rire franc de sa colocataire et amie qu’elle posa à nouveau ses iris bicolores sur elle, les sourcils légèrement relevés, les lèvres formant un ovale dont le centre était ouvert. Une expression qui suffisait à traduire son incompréhension, remarquant par l’attitude de sa comparse qu’elle était loin de témoigner la même surprise qu’elle sur le tissu. Observant silencieusement son manège illustratif, elle ne put s’empêcher d’arquer un sourcil en contractant l’une de ses joues face à sa répartie. Calypso possédait un côté enfantin qui basculait parfois dans une puérilité que Nozomi avait par moment du mal à endurer. Elle ne la blâmait pas pour son optimisme et sa légèreté qui lui rappelait étrangement le comportement de son petit frère, mais elle lui trouvait un certain manque de maturité. Loin d’être imbue d’elle-même, elle se doutait que son expérience de vie l’avait prématurément catapultée hors de l’adolescence, et lui avait offert une austérité pas toujours appréciée. Son regard suivit la désignation de son index pour constater que les anciens rideaux gisaient sur le sol, preuve tangible que c’était l’œuvre d’un malfaiteur bel et bien réel. Les propos que la brune tint furent exposer à la manière d’un investigateur sur les lieux d’un crime, la résonance de ceux-ci dans l’esprit de la nippone la laissa dubitative, et dans un silence de marbre. Voilà qu’elle tentait de trouver le coupable à coups de réflexion cohérente et se mit à intellectuellement accuser l’une de leurs deux autres colocataires non présentes. Soudain, prise d’une fausse culpabilité, Calypso passa aux aveux, prête à être incarcérée.

    La jeune femme observa brièvement les poignets tendus de son aînée, avant de lui adresser un regard apathique qui en disait long sur son avis. Un clignement des yeux plus tard, et elle se leva de cette couche qui n’était pas la sienne pour se diriger vers les soieries en question, s’arrêtant devant pour les détailler. Elle glissa le tissu entre son pouce et son majeur pour y entamer un léger massage dans le but de profiter de la matière. Elle aussi avait déjà pensé à les changer, ce ne fut pas le fait qu’elle ait été dépassée dans son dessein qui l’empêcha de partager l’enthousiasme de son amie, mais bien la connotation arbitraire du geste. Toutes avaient instauré une règle lorsqu’elles s’étaient rencontrées, celle de ne pas agir sur l’environnement de leur antre commun sans voix à l’unisson. Un principe de respect auquel Nozomi tenait pour l’entente générale de la chambre, et qui venait d’être bafoué nonobstant la bonne intention. La demoiselle debout prit une grande inspiration qu’elle bloqua une fois la capacité maximale de ses poumons atteinte et qu’elle relâcha en un long soupir, ouvrant alors son armoire pour saisir sa robe de chambre et partir s’enfermer dans la salle de bain sans mot dire. La parole est d’argent, le silence est d’or, mieux valait garder une mutité pacifiste que de s’emporter dans un long monologue de reproches. Seule avec elle-même, elle retira ses divers bijoux et vêtements pour enfiler son léger habit de nuit, puis entama une cérémonie de marottes avant de rejoindre Morphée. Perdue dans ses songes au goût de dentifrice à la menthe, l’étudiante n’avait aucune envie de livrer bataille ce soir au vu de la fatigue qui alourdissait ses frêles épaules et accentuait sa susceptibilité. Elle cracha la mousse blanchâtre dans l’évier, puis tâta l’air pour attraper sa serviette… Qu’elle ne trouva pas. Se mettant à chercher du regard, elle la retrouva, avec plusieurs de ses congénères spongieuses, sur le radiateur. Dans un froncement de sourcils, Nozomi s’essuya la bouche en tentant de faire abstraction, puis tendit le bras pour attraper sa brosse à cheveux… Qu’elle ne trouva pas. C’est alors qu’elle constata que leurs affaires de toilette avaient une fois de plus été déplacées selon l’organisation peu minutieuse de Calypso.

    Dans un réflexe certain, elle fouilla dans sa trousse de maquillage pour s’apercevoir que ses produits cosmétiques, qui avaient été mélangés avec ceux de ses camarades dans la hâte matinale, l’étaient restés dans leurs affaires. Soudain, un bruit sourd et métallique se fit entendre, le pied de la japonaise venait de buter contre la petite poubelle qui avait également et miraculeusement changé de place. Cela faisait deux jours de suite que les quatre filles laissaient leur salle de bain dans un grand désordre, par manque de temps et de volonté, fait qui avait été soulevé par la jolie brune aux boucles. A une année lumière d’être de nature désordonnée, la sylphide à la chevelure opaline comptait y remédier le soir venu, cependant, l’ouragan Calypso était passé avant elle. Telle une sinistrée en rogne, elle sortit de la salle de bain, brosse à cheveux en main qu’elle tendit en direction de son interlocutrice en guise d’arme accusatrice.


    Tu ne tiens pas en place ! Cela t’arrives d’écouter les autres ?! Je t’ai dis la veille de ne pas toucher à la salle de bain, mais bien sûr, tu n’en fais qu’à ta tête ! Ce n’est pas parce que tu es l’aînée que tu peux tout te permettre !

    Un timbre emplit de reproches et une grimace de mécontentement visible. En réalité, ce n’était pas le fait qu’elle ait tout rangé qui la dérangeait, mais bien le fait qu’elle ait réorganisé la place des objets, notamment de la serviette sur le radiateur, chose que Nozomi abhorrait. Mains sur les hanches, elle reprit de plus belle.

    Tu sais que j’ai horreur que l’on touche à mes affaires ! D’abord ça, ensuite ce truc. Elle pointa de la brosse les rideaux. Que tu as changé sans en parler, avoir un peu de respect pour la vie en communauté te fait si mal ?! Bientôt ce sera nos garde-robes que tu vas remettre à ton goût ?!
Revenir en haut Aller en bas
¤ Blood Addict ¤

¤ Blood Addict ¤
Calypso Itakuma

Calypso Itakuma

Messages : 972
Date d'arrivée : 05/05/2010
Humeur : Joueuse

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 523 ans
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyVen 14 Mai - 13:16

    C’était bien mieux qu’au théâtre et la scène qui se déroulait sous ses yeux dont l’actrice principale était sa camarade de chambre était dés plus déroutante. Elle se placarda dans un silence monumental qui mit mal à l’aise la jeune infant. Puis à grandes enjambées elle se dirigea vers son armoire et en sortit sa robe de nuit et telle une comédienne blessée dans son orgueil elle s’enferma dans la salle de bain. Ce fut une situation qui laissa perplexe la jeune femme. Penchant la tête sur le côté elle observa le rideau plus intensément, se demandant si par mégarde elle avait oublié d’enlever le prix ou encore parce que celui-ci contenait une tache que seule Nozomi avait pu déceler à travers sa vision bicolore. Il était rare que sa camarade la toise ainsi, et ce qui la vexa fut son cruel manque de parole. Sa langue n’avait pourtant pas disparu. N’avait-elle pas parlé il y a quelques minutes ?! Les yeux clos et sourcils froncés Calypso tenta d’analyser tous les événements qui venaient de se produire bien que ceux-ci ne soit vraiment pas nombreux. Peut-être n’avait elle pas aimé sa minime représentation ou ses aveux sur le changement de rideau ... ou alors elle n’aimait tout bêtement pas les nouveaux tissus. Mais ses réflexions furent vite troublées par une arrivée rocambolesque de la sylphide. Armée d’une brosse à cheveux, le regard sauvage et soudainement changée elle pointa de son arme improvisée tour à tour Calypso ainsi que les soieries. Dans une autre situation, dans un autre contexte, l’ainée aurait laissé éclater son rire devant la pathétique scène qui se présentait devant elle. Il était rare de voir une fragile demoiselle comme Nozomi monter sur ses grands chevaux à l’aide d’un ustensile à cheveux et crier tel un chef d’armée que l’on pourfende le coupable. Un bref instant elle s’imagina la jeune fille en face d’elle avec un chapeau de la révolution, un costume de général et des bottes montantes dont la rigidité détruirait ses jolis petons. Mais l’heure n’était pas aux rires ni aux plaisanteries, Nozomi semblait reprocher à la jeune femme quantité de fautes, l’accusant d’avoir cédé à la tentation de mettre un brin d’ordre dans le foutoir de leur antre. Maintenant dominée, les yeux mi-clos et le regard dérivant des yeux verrons à sa main prête à frapper, la brune aux longues boucles bouillait intérieurement attendant avec patience et retenue l’heure de sa répartie.

    Dun bref geste, elle déploya son regard caramel sur l’ensemble de leur chambre et trouva les objets de sa vengeance. Les reproches de l’amante de Morphée la touchèrent excessivement plus que cela ne devrait être véritablement. Après tout elle avait simplement voulu rendre service et jamais elle ne se serait imaginée retrouvé dans cette misérable comédie, acculé comme un voleur prit la main dans le sac et jugée comme un voyou ayant profané un sanctuaire sacré. Inconsciemment, dans les profondeurs de l’esprit de la jeune sang-mêlé l’humaine marquait des points. Elle était bien évidemment dotée d’une audition hors norme et elle savait écouter son amie et respecter ses décisions ainsi que sa vie mais les faits étaient là et dans un regain de bonté Calypso avait voulu rendre service à sa protégée. Ce qui lui retomba indubitablement dessus. Ses prunelles se braquèrent enfin dans celles de Nozomi et une tension s’installa peu à peu entre elles. Un ouragan aurait pu s’élever entre les deux comparses qu’elle n’aurait pas été surprise. Avec un calme déroutant elle attendit quelques longues secondes avant de se redresser mielleusement, déployant chacun de ses membres comme si un film avait été passé au ralentit. Alors qu’elle n’était pas encore vraiment levée, une lueur de reproche se dessina dans ses yeux et sur un ton qui se voulait pesant et destructeur, elle prit la parole détachant chacun de ses mots afin qu’ils arrivent sans peine aux oreilles de la nipponne.
    [/justify]

    -« Ne me parle pas de respect lorsque tu ne le pratiques pas de ton côté. »

    Maintenant totalement debout, face à la jeune accusatrice, elle ressemblait à un félin prêt à bondir sur sa fragile proie afin de réduire ses plaintes au silence. D’un coup de tête elle balaya la pièce et sa main se leva, pointant le bureau de la princesse précédemment endormie. Ses yeux d’ordinaire ocre et marron se teintèrent de stries pourpres, signe extérieur d’un chamboulement intérieur.

    -« Combien de fois as-tu laissé ta lampe de nuit allumée bouleversant ainsi mes nuits ? Penses-tu un jour ramasser toutes tes horreurs rampantes qui font du sol une possible scène de crime ? » Elle prit une grande inspiration et redressa sa tête dominant ainsi de quelques bons centimètres la jeune femme. « Ne donne pas de leçons de vie aux autres lorsque tu n’es pas capable de t’organiser ou même de faire attention aux personnes qui t’entourent. »

    Ce qui est terrible lorsque l’on possède en soit des gènes mutants faisant ainsi de son être un suceur de sang, ce qu’irrémédiablement la colère ou l’anxiété est assimilée à une soif de sang ou une douleur terrible dans les canines. Sa nature animale bouleverse ses émotions, les rendant plus fortes, effrayantes mais dont la cause qui peut être futile rend les conséquences désastreuses. C’est comme si tous ces sens étaient amplifié par son côté vampirique. En ce moment si elle ne partageait pas un fort lien d’amitié avec la presque albinos, elle se serait jeté à son cou, se gorgeant de ses forces arrêtant par la même occasion cette futile dispute.

    Imitant sa compagne à la chevelure opaline, elle franchit la sphère intime qui venait de se créer pour se diriger à son tour vers un endroit précis. Entre le lit et le bureau de la demoiselle, se trouvaient nombreux trophées culinaires tels qu’une boite anciennement remplie de gâteaux au miel dont la substance collante faisait maintenant adhérer solidement le couvercle à son support, ou encore des restes d’emballages de sucreries dont raffolait tant Nozomi. D’un mouvement ample des bras elle saisit le tout, sauf bien sur les boites en plastiques, et envoya magistralement, comme un enfant lancerait des confettis, les papiers en tout genre devant elle. Une pluie de déchets se répandit entre elles tandis que les iris du félin maintenant armé d’un Tupperware se braquaient une fois de plus sur la nipponne. Elle braqua son arme en retour comme l’avait fait Nozomi il ya quelques instants et se dirigea vers elle laissant une sphère d’approche à ne pas franchir entre elles.

    -« J’essayais simplement de t’aider, de te rendre service afin que ton métabolisme ne soit pas bouleversé par quelques actions qui le perturberait. Mais comme à chaque fois mes actes paraissent ridicules et pathétiques face à ton flegme et ton incapacité à voir les choses du bon côté. »

    [justify]Sa voix avait flanché, trouble notoire prouvant une certaine sensibilité. Se quereller avec une amie pouvait passer pour banal ou courant pour quelconque quidam mais se disputer avec Nozomi, sa seule véritable confidente féminine bouleversait le cœur de Calypso. Dans un mélange abstrait de sentiment, elle regrettait de ne pas avoir prit en compte l’avis de sa colocataire tout autant qu’elle resterait sur ses positions et ne se laisserait pas dominer par la situation. D’un point de vue extérieur, tout paraissait démesuré et exagéré, elles se tenaient là, prête à fondre sur elles, telles des poissonnières se battant pour une place de marché.


Dernière édition par Calypso Itakuma le Jeu 10 Juin - 15:10, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
¤ La folle à l'ombrelle ¤

¤ La folle à l'ombrelle ¤
Nozomi Shimatani

Nozomi Shimatani

Messages : 641
Date d'arrivée : 04/05/2010
Humeur : Affligée et mortelle

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 18 grains de poussière
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptySam 15 Mai - 13:12

    Quelle querelle futile… Les âmes se déchiraient pour quelques désagréments ménagers qui, même s’ils étaient avérés, n’étaient pas à la hauteur de l’essor de l’altercation, et celle qui avait ravivé les braises de la flamme jusqu’alors étouffée en avait conscience. Elle avait tenté de retenir ses pulsions cinglantes du mieux qu’elle put, optant pour une attitude flegmatique dont la carapace s’était brisée à l’accumulation des fautes, pourtant inspirées de bonnes intentions. Elle avait pensé pouvoir entamer et finir cette nuit sans que la discussion n’y revienne, par volonté de ne pas échauffer les esprits. Malheureusement, la pression présente sur les frêles épaules de la nippone se faisant trop pesante, et tout comme pour les reproches qu’elle faisait fuser, l’amoncellement avait eu raison de sa placidité. Partagée entre deux feux, car à la fois résolue à faire respecter les règles qu’elles avaient ensembles établies, et elle-même meurtrie de se montrer agressive envers une personne chère à son cœur. Nozomi pouvait malheureusement être une personne différente lorsqu’elle prenait son traitement et lorsqu’elle ne le prenait pas, à l’instar d’une plante rongée par les parasites, radieuse lorsque soignée, défraîchie lorsque abandonnée à son triste sort. Radieuse n’était sans doute pas un qualificatif juste pour une personne telle qu’elle, qui portait son fardeau en sa physionomie et son aura, mais elle pouvait, dans de rares moments, se comporter comme une jeune femme de son âge, avant de n’être rattrapée par la réalité. En l’occurrence, cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait pas même sorti ses médicaments, comme si elle cherchait, stupidement d’ailleurs, à défier sa maladie. Ainsi, elle était à fleur de peau, le vase venait de déborder, et ce fut à Calypso d’en faire les frais. Cependant, cette dernière n’était pas de celle à se rabaisser face à la menace, et avait de quoi agrémenter ses tirades elle aussi.

    Si l’on devait tomber dans la caricature, l’on aurait pu dire qu’un éclair reliait leurs regards plantés l’un dans l’autre, la conclusion que l’on pouvait en tirer était qu’il y avait de l’orage dans l’air. Loin d’être sur le point de s’apaiser, la foudre allait bientôt s’abattre du côté adverse. Tout en se redressant, l’antagoniste du moment sortit les armes en un renvoi qui avait le mérite d’être clair. Sa cadette ne bougea pas de sa place lorsqu’elle la vit parvenir jusqu’à elle, bien qu’elle fut contrainte de redresser la tête pour pouvoir continuer de la fixer, car comme c’était souvent le cas dû à sa petite taille, elle se faisait physiquement dominer. Déterminée à ne pas faiblir, elle prêta à son tour une oreille attentive à ses accusations, ne pouvant s’empêcher une grimace décontenancée, la bouche grande ouverte, la lèvre supérieure légèrement retroussée et les yeux grands ouverts malgré ses sourcils serrés. Expression qu’elle chassa rapidement en un froncement plus marqué et une contrariété accrue. Il est vrai qu’elle passait bien souvent ses nuits à lire, ou qu’elle s’endormait sur ses romans et laissait de ce fait la lumière allumée toute la sorgue durant. Elle avait essayé d’y remédier en faisant de leur petite salle de bain son antre littéraire, mais encore une fois on lui avait demandé de ne pas stationner dans le chemin, ou d’éviter de s’endormir à même le carrelage glacé à cause duquel elle était déjà tombée malade. Il y avait des personnes qui ne pouvaient trouver le sommeil sans un noir complet, et Calypso en faisait parti. Sa seconde accusation ne fit que l’effleurer contrairement à la claque de la première, elle se permit une pointe de cynisme dans sa réponse.


    Pardonne-moi de ne pas être nyctalope… Et à ce que je sache, les papiers ne concernent que mon côté de chambre, caché qui plus est.

    Se disant, elle observa le manège de sa colocataire qui se fraya un chemin jusqu’au dit côté, entre le lit à la décoration asiate et l’armoire qui ruisselait de trésors vestimentaires d’une grande valeur pour leur propriétaire. Pivotant de la tête pour suivre son parcours, elle sentit la colère grimper d’autant plus en voyant son geste d’une puérilité sans nom et qu’elle prit comme une provocation directe. Ses doigts se contractèrent autour du manche de la brosse qu’elle tenait toujours, tout comme la majorité de ses muscles dont ses mâchoires qui la faisaient discrètement grincer des dents. Il lui fallut toute la bonne volonté du monde pour ne pas spontanément, ou âprement, réagir dans les secondes qui suivirent. Voir ainsi ses cadavres d’emballages se prendre pour des papillons aculés accéléra imperceptiblement sa respiration, qu’elle s’obligeait à prendre par les voies nasales. A présent, elle se souvenait pourquoi elle avait toujours été réticente à l’idée de permettre à des personnes autres que membres de sa famille de pénétrer son cercle privé, non pas qu’elle se sentait au-dessus de tout au point de se suffire à elle-même, c’était plutôt aux autres qu’elle pensait. Provoquer pareilles émotions chez son amie la faisait atrocement souffrir, voir les gens souffrir par sa faute était une chose qu’elle ne pouvait supporter. En dépit de la colère, Nozomi mourrait intérieurement de culpabilité, si elle l’avait pu, elle aurait de suite rompu tout contact d’amitié avec Calypso. Une fois de plus, cette pensée n’était pas du à leur conflit, mais justement au fait qu’elle y était bien trop attachée pour endurer d’être une source de rage ou de peine. Une logique qui lui était propre, elle qui se considérait comme une tare pour le monde, préférait faire souffrir de par son absence que sa présence, car le regret d’un départ n’était que temporaire. Soudain, alors que la première vague du tsunami venait de s’abattre, elle ne lui donnait pas le temps de reprendre son souffle que la seconde la heurta.

    Les paroles de la belle brune auraient pu attendrir le cœur de son destinataire de par leur connotation affective, cette façon implicite de lui dire qu’elle ne cherchait qu’à prendre soin d’elle. Elles auraient pu l’être, attendrissantes… Mais elles furent comme l’empalement de l’épée de Damoclès au sommet du crâne de la demoiselle qui crut son organe pompant s’arrêter. Elle se glaça d’effroi, effroi qui fut visible sur son visage, si Calypso pensait avoir assisté au pire du lynchage, elle se trompait lourdement. Sans qu’elle ne puisse rien y faire, ses yeux vairons se chargèrent de son liquide lacrymal en une inondation bouleversante, sa figure se crispa en une émotivité extrême, à la lisière de l’effondrement. Elle se mit à trembler, trembler d’une rage sans précédent, mais également d’une affliction qu’il était rare de lui voir. Son bras agit sans même son avis, il lança avec une violence marquée la brosse en direction des pieds des lits, où l’objet se cogna en un puissant choc contre l’une des bases des bois, et se retrouva brisée en deux. Non, elle n’avait absolument pas visé son interlocutrice malgré le manque de contrôle de son mouvement, et l’avait au contraire envoyé dans le sens inverse pour ne pas la blesser. A moitié inclinée en avant, elle s’époumona avec force, la voix déchirée par l’ébranlement.

    Je n’ai besoin de personne !! Je ne veux pas de ta pitié, je ne suis pas encore un légume à qui on doit faire la toilette et qui ne peut aligner deux mots !! Je tiens à garder ma fierté assez piétinée pour encore quelques temps !!!

    Les larmes se mirent à couler d’elles-mêmes, des torrents déversèrent tout ce qui était inexprimable au quotidien, tout le désespoir d’un être face à la fatalité que lui avait offerte son destin. La fatalité, et la réalité, qui ne la quittait jamais, avec laquelle elle était contrainte de vivre aux yeux du monde, d’endurer à son éternelle solitude, d’affronter dans ses songes, celle même qui la déshonorait, et la salissait, qui l’avait déjà tuée il y a trois années de cela, lorsqu’elle s’était invitée en elle. Partant inexorablement dans des sanglots au chant émouvant, dont elle ne pouvait contrôler ni la modulation, ni le volume sonore, Nozomi se précipita vers sa petite commode de nuit dont elle ouvrit les tiroirs tout en tombant à moitié sur son lit. Dans des gestes maladroits et crispés, elle attrapa plusieurs boites médicinales desquelles elle extirpa plusieurs pilules de formes et de couleurs confondues. Elle inséra le tout dans sa bouche et les avala rond, puis se pencha en avant, entre ses genoux, les doigts enchevêtrés dans ses longs cheveux. Ses pleurs s’en vinrent de plus belle, elle était victime de l’une de ces crises qu’elle redoutait tant, et si elle ne se calmait pas rapidement, ce serait d’une crise de spasmophilie qu’elle irait rejoindre l’infirmerie pour la nuit.
Revenir en haut Aller en bas
¤ Blood Addict ¤

¤ Blood Addict ¤
Calypso Itakuma

Calypso Itakuma

Messages : 972
Date d'arrivée : 05/05/2010
Humeur : Joueuse

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 523 ans
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyVen 11 Juin - 0:46

    La situation actuelle ne pouvait être plus inattendue. Les deux amies, habituellement liées et attachées l’une à l’autre, semblaient vouloir ici se battre comme deux gladiateurs dont la vie dépendrait de cette joute verbale. Ce combat, bien que totalement biscornu, était ponctué de vifs regards, d’œillades presque meurtrières et de violentes poussées de voix. Ainsi l’une en face de l’autre tenant des armes pathétiques, chacune ne voulant rien céder pour autant. Qu’il lui était difficile de se battre contre sa tendre amie, chaque mot prononcé était amèrement regretté comme si ils pouvaient se transformer en poignards qui atteindraient le cœur si fragile de Nozomi. Alors que Calypso envoyait ses pics verbaux, le visage de sa compagne de chambre sembla se métamorphoser, passant de quelques rictus qui en d’autres circonstances l’auraient certainement fait rire à une moue outragée qui reflétait à merveille ses pensées. La sylphide lança alors l’offensive en rétorquant habilement qu’elle ne possédait pas la faculté de voir dans les ténèbres de la nuit et qu’il était dans son droit de, en d’autres termes, malmener le côté de la chambre qui lui appartient. Les sourcils de la jeune femme s’arquèrent dans une surprise non feinte. Si le visuel global laissait à désirer, il était tout à fait naturel de mettre de l’ordre dans un capharnaüm évident. L’infant balaya une nouvelle fois la pièce du regard. Malgré ce tintamarre ridicule qui n’avait pour origine qu’un misérable rideau, elle fut forcée de constater que sa partie de la chambrée n’était pas très bien ordonnée.

    Mais alors qu’elle se perdait dans cette contemplation peu commun, un objet dont le forme semblait familière fendit l’air pour venir se briser conte un pied de lit. La brosse, qui auparavant trônait fièrement dans les paumes délicates de la jeune nymphe à la crinière opaline s’était magistralement écrasé à l’autre bout de la pièce. Sans un mot, la jeune brune détourna le regard pour le planter dans celui de son adversaire du moment. Elle remarqua immédiatement que son intention première n’avait pas été de blesser, et bien au contraire, sa camarade de dortoir mais de déverser par autre moyen que la locution sa rage intérieure. Calypso resta sans voix face à cet acte et son visage parut soudain livide face à la blancheur immaculée que prenait celui de Nozomi. Son faciès se contracta indescriptiblement et l’on pouvait lire toute sorte d’émotion au champ commun de la tristesse sur ce visage auparavant si fier. Mais la sang mêlé n’était pas au bout de ses peines et dans un cri déchirant, un sanglot miséricordieux, l’être aux iris bicolores s’époumona de toutes ses forces afin de soutenir envers et contre tous qu’elle était capable de prendre soin d’elle-même et qu’elle ne supportait, apparemment pas, d’être considérée comme infirme avant l’heure. Mais un mot fit bondir l’esprit de la jeune femme « pas encore » ... Devait-elle l’être dans un avenir proche ? Allait-elle se retrouver dans cet état de paralysie presque total alors que sa jeunesse était en pleine floraison ? Bien que de nombreuses questions se bousculaient dans sa tête elle reporta bien évidemment toute sa concentration sur la jeune fille tremblante qui avançait d’une main peu assurée vers sa commode de nuit.

    Un bruit significatif retentit aux oreilles de la nymphette et elle vit sa complice engloutir avidement ses cachés et se morfondre dans une position de repli. Son sang ne fit qu’un tour et elle se précipita vers elle, regrettant amèrement de l’avoir mis dans cet état si regrettable. Les sanglots incessants de la petite princesse ne cessaient de se déverser comme un fleuve sans fin et petit à petit elle entrait dans son monde où la solitude, bien connu de l’ainé, régnait en maître. Elle tomba à genoux devant elle comme un prince charmant devant sa dulcinée et perça vaillamment la défense membranesque de Nozomi. Calypso glissa ses mains sous les siennes et dans un mouvement souple et ample franchit la barrière de ses genoux pour forcer la tête de Nozomi à s’appuyer contre son épaule consolatrice. Les larmes vinrent vite troubler sa vision alors que d’une voix frémissante elle parla.


    Pardon, Pardon Nozomi …. Je ne voulais pas … Je suis tellement désolée.

    On ne pouvait douter de sa sincérité dans ses mots emplis de chagrins et blesser sa seule amie dans ce château lui était si douloureux qu’elle sentit son organe vital se contracter péniblement. Elle sentait la détresse de sa presque alter-ego et décida, comme à chaque crise, de l’allonger et de la blottir dans ses propres draps. Lentement et avec une assurance qui la caractérisait si bien, elle passa ses mains sous les jambes de la jeune éplorée pour la soulever tout contre elle. Puis elle la fit glisser sur le lit, éparpillant les restes de devoirs inachevés qui seraient rangés en temps et en heure. Ainsi disposée elle gardait sa position protectrice de fœtus mais Calypso le corps tremblant de ses draps tendit qu’elle se glissait à ses côtés. Positionnée dans son dos elle enroula de ses bras le buste grelottant et blottit sa tête contre celle de son amie.

    Elle ne se pardonnerait jamais cette altercation houleuse, et provoquer chez la fragile nymphe une réaction aussi effrayante donnait la chair de poule à l’infant. Mais pour autant, tout cela était très nouveau pour elle et celle-ci avait peur que ses réactions qui se voulaient totalement amicales et bienfaitrices soient une fois de plus mal interprétées. Elle se logea tout de même à ses côtés afin de la réconforter attendant patiemment que ses habituelles crises passent , laissant enfin Nozomi en paix.


Dernière édition par Calypso Itakuma le Lun 5 Juil - 11:42, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
¤ La folle à l'ombrelle ¤

¤ La folle à l'ombrelle ¤
Nozomi Shimatani

Nozomi Shimatani

Messages : 641
Date d'arrivée : 04/05/2010
Humeur : Affligée et mortelle

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 18 grains de poussière
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyDim 13 Juin - 13:23

    Toutes les excuses de l’univers n’auraient pas suffit pour justifier cette bourrasque émotionnelle qui venait d’abolir les vestiges de la malingre demoiselle. Son funambulesque équilibre l’obligeait à constamment osciller sur cette fluette corde qui lui servait de sentier, et à lutter contre les rafales de l’aquilon qui fouettaient son corps. Si son côté senestre avait pris l’avantage sur l’autre depuis la découverte de ces draperies nouvelles, la tirade de la brune sylphide fut l’intempérie de trop, la chute était inéluctable, et à l’antipode du saut de l’ange c’était droit dans la géhenne qu’elle se réceptionnerait. S’il était possible de porter en ses épaules de grands malheurs, les petites contrariétés quotidiennes étaient parfois les moins supportables, que la situation lui paraissait absurde lorsqu’elle pensait aux causes qui l’avaient engendrée. Une controverse ménagère, une simple disjonction d’opinions entre deux âmes d’une habituelle concorde qui s’autorisaient une incartade, qui ne serait suffisante à les désunir entièrement. Tout avait été si vite, Nozomi n’avait senti que trop tard les effets indésirables de sa colère et, incapable de contenir ses émotions, n’avait pu être que témoin de son ressentit. Son corps lui rappelait, par ses procédés convulsifs, que les rôles de contrôle avaient été échangés et qu’il était apte à agir indépendamment de la volonté de sa propriétaire. Celle-ci, calfeutrée dans ses tourments, n’entendait pas les sollicitations nominales de sa colocataire tout aussi désarmée qui devait être rongée par la culpabilité bien que, pour la nippone, elle était elle-même la seule responsable de son état, et ses doigts crispés dans sa cascade capillaire le lui rappelaient. Elle prit comme un nouvel affront de la vie de devoir faire face à Calypso qui l’obligeait à redresser le menton, pour admirer les ravages de ses larmoiements sur son faciès qu’elle ne pouvait faire cesser. Elle qui haïssait se montrer sous son véritable jour, ces perles limpides creusaient en ses joues les sillons de l’affliction, qui laissait deviner à sa lectrice quelques prémices de l’histoire.

    Elle aurait aimé pouvoir résister à son étreinte, partir, si ses jambes le lui avaient permis, les prendre à son cou et simplement fuir, fuir les ravages de sa condition puisqu’elle ne pouvait s’émanciper de celle-ci. Les mains posées sur les flancs de son acolyte du moment, elle tenta de son peu de force de la détacher d’elle, mais c’est à peine si elle devait sentir ses frêles tentatives qui relevaient plus d’un réflexe que d’une réelle volonté. Ereintée par la frénésie de son dysfonctionnement, elle n’était plus que poupée de chiffon à la manipulation de qui voudrait en jouer. Les excuses prononcées ne devinrent qu’élocutions indécises, et le bercement occasionné accentua ce désespoir et ce vertige que lui offrait son ivresse de mal-être. Pour autant, elle demeura apathique dans sa prostration, ses iris polychromes fixaient à présent un objet quelconque sans qu’elle n’en ait conscience, la tempe endormie sur l’épaule de celle qui était son pilier. Elle se mit rapidement dans la peau d’objet inerte en s’abandonnant aux maniements de Calypso pour retrouver les draps oubliés de sa couche. Elle ne comprit pas immédiatement le dessein de cette manipulation, et ne chercha pas à décrypter ces gestes qui désiraient lui faire adopter une position particulière. S’ajoutant à sa silhouette comme la pièce manquante d’un puzzle, les deux jeunes femmes étaient à présent l’une contre l’autre, malgré cela, aucune réaction ne se fit connaître de l’asiate dont seule l’enveloppe charnelle semblait présente. Ce qui se déroulait dans son crâne n’était que poursuite de cette terrifiante crise qui l’avait rendue aussi végétative qu’un légume. L’esprit trouble de par son récent paroxysme, Nozomi avait perdu le sens de l’orientation, mais pas seulement. Elle ne savait plus, venait de perdre non pas le fil de la conversation mais celui de la soirée. Une amnésie, parmi tant d’autres, éphémère mais témoin de plus à sa précarité.

    Qu’aurait-elle fait si elle avait été dans la capacité de répondre à la requête implicite de son alliée à boucles ? Devait-elle prendre le risque de la blesser comme elle l’avait fait en cette soirée en gardant sa précieuse amitié, ou préférer lui asséner un ultime coup de poignard et ainsi s’assurer qu’il serait le dernier. Puisqu’il lui était impossible de se préserver, elle pouvait le faire avec les gens autour d’elle, et était intimement persuadée que sa présence n’était que néfaste. Sans prononcer mot, elle se contenta de fermer les yeux et de quitter cette dure réalité, le temps d’un égarement salutaire au cœur de ses songes. Aussitôt qu’elle fut encombrée de l’obscurité de ses paupières, son esprit était déjà loin, dans un noir le plus total, comme si son activité cérébrale avait été trop sollicitée pour se permettre quelconque rêve. Alors elle se réfugia dans un sommeil réparateur, durant lequel elle changea de posture, à présent face à Calypso, une main encore dans la sienne et l’autre posée dans son cou, le visage non loin du sien. La journée avait été rude, ce début de nuit fut telle l’apothéose d’un spectacle des plus pathétiques, mais de tels émois étaient des marottes à prendre lorsque l’on connaissait Nozomi. Ce ne fut que quelques heures plus tard que celle-ci daigna donner de nouveau signe de vie, alors que l’heure de Cendrillon avait été depuis longtemps outrepassée. Lentement, elle émergea, la vu brouillée par son pénible affleurement, jusqu'à ce que ses phallanges ne viennent briquer ses mirettes ensommeillées pour rétablir un semblant de lucidité. Une fois que son advertance lui permit d'authentifier l'endroit dans lequel elle se trouvait, sa chambre d'internat, l'asiate se redressa, prenant garde à ne pas réveiller celle qui avait élu domicile sur sa couche. Extirpée de cette douce emprise, elle l'observa dans sa narcose, quelque peu confuse, avant que des réminiscences ne vienne réactiver son organe cérébral pour lui relater leur regrettable algarade et ses conséquences. Tout ceci lui paraissait n'être qu'un mauvais songe, pourtant elle était forcée de constater les caprices de son organisme et son manque de contrôle sur celui-ci. Avait-elle des doutes ? Sa perspicacité l'avait-elle menée à la vérité ? Ses yeux scrutèrent alors la troisième couche disposée non loin et qui venait compléter le trio féminin de la chambrée numéro une. Sous les sinuosités des couvertures, la galbe de la dernière habitante des lieux, sans doute arrivée lors de du sommeil de ses colocataires. A nouveau, elle porta son attention vers sa précieuse amie et ne put s'empêcher de faire risette en voyant l'adorable innocence sur son faciès. Ses doigts replacèrent quelques houppettes brunes sur son front, puis, avec une dextérité féline, descendit du lit pour se rendre dans la salle de bain.

    Durant son chemin, Nozomi joua de sa chevelure pour créer une torsade qu'elle laissa pendre sur une épaule, puis se rinça le visage à plusieurs reprises sous l'eau clair qui dansait dans l'évier. La fraicheur du liquide la tira de ses derniers engourdissements, et la jeune femme se mit à controverser sur son comportement qu'elle jugeait trop atrabilaire. Il lui fallait présenter ses excuses à celle qui avait su gagner une place chère en sa considération, mais devait-elle revenir sur ce saumâtre épisode au risque de tortures inutiles ? Demain, feraient-elles comme si rien ne s'était passé ? Le prochain aurore serait un autre jour, car éreintée, retourner à son imitation de défunte serait son meilleur exutoire. Elle retourna dans la pièce principale et se dirigea aveuglement jusqu'à son bureau pour allumer la lampe de chevet. Elle débarrassa ses affaires scolaires et mit un peu d'ordre dans ses dépouilles littéraires, puis balaya du pied les détritus qui jonchaient le sol. D'un air distrait et prête à retourner se coucher, son regard lorgna le plafond, jusqu'à ce qu'il ne s'arrête sur un détail terrifique. Pétrifiée, l'étudiante venait d'homologuer la plus infâme des convives, une immense aranéide à l'ignoble jeu de jambes trônait fièrement au-dessus de la belle endormie qu'elle s'apprétait à rejoindre. L'aspect hideux de l'invitée surprise fit naître un friselis le long de l'épine dorsale de la spéctatrice qui avait comme la soudaine envie de passer la nuit sur le paillasson. Cependant, abandonnée Calypso à la merci de cette créature pour laquelle toutes deux avaient une totale aversion serait considéré comme une traitrise. Alors, sans quitter l'indésirable des yeux, la nippone fit le tour de l'alcôve, et se pencha sur son amie en susurrant.

    Caly... Caly... Elle expira sèchement en haussant légèrement le ton. Calypso !

    Alternant les oeillades entre son acolyte et l'arachnide, elle ne vit pas la tiers demoiselle se réhausser en frictionnant sa paupière, réveillée par ses appels. Cette dernière eut le malheur de suivre le regard de Nozomi, et à son tour de remarquer l'immondice agglutinée en hauteur. Moins délicate que la japonaise, elle lâcha un glapissement strident en courant s'enfermer dans la seule pièce accessible : la salle de bain, laissant la sylphide à la crinière opaline ébaubie et anxieuse dans l'instant, alors que leur convive à huit pattes s'affairait à son arantèle pour bientôt rejoindre le duo.
Revenir en haut Aller en bas
¤ Blood Addict ¤

¤ Blood Addict ¤
Calypso Itakuma

Calypso Itakuma

Messages : 972
Date d'arrivée : 05/05/2010
Humeur : Joueuse

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 523 ans
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] EmptyLun 5 Juil - 11:41

    Maintenant dans la même couche, le courroux, la rage intérieure de Nozomi semblait s’apaiser peu à peu. Elle n’avait pas rejeter les bras protecteurs de Calypso ce qui rendit la jeune infant vraisemblablement heureuse. L’humaine si fragile et délicate autorisait un être mi-démoniaque, bien que sa véritable identité ne soit pas dévoilée, à s’approcher d’elle et, semblablement, la voir dans un état peu ordinaire voire habituellement hermétique. Il n’en fallut pas plus pour combler l’incube vermillon qui, au rythme saccadé de la respiration de sa camarade, sombrait lentement dans les bras de Morphée. Ce moment lui rappelle avec douleur la complicité passée qu’elle entretenait avec sa mère. Sans émettre une quelconque comparaison entre Nozomi et créatrice, la simple chaleur que dégageait la jeune femme, hormis ce délicieux arôme auquel elle devait adroitement résister, transportait Calypso dans sa terre natale. La succube en rêva même ; songe merveilleux et magique où elle revivait une époque florissante auprès des siens. Cette béatitude certaine emplissait son esprit ainsi que ses sens, empêchant donc son amie de la réveiller. Elle ne répondit pas à son prénom, pas les premières fois en tout cas mais lorsque la sylphide aux yeux bicolores s’époumona sur nom de baptême, elle émergea enfin de son monde imaginaire. Les yeux mi-clos, elle se redressa mollement, faisant face à son interlocutrice apparemment inquiète et se frotta, comme un petit enfant sortant de sa nuit, ses lourdes prunelles. Que se passe t-il pour qu’elle la réveille de la sorte ? Avait-elle dormi si longtemps que les cours avaient repris ? Impossible ! Son horloge interne lui disait que, bien que son sommeil fût long et paisible, la nuit pointait encore le bout de son nez. Elle daigna enfin regarder attentivement sa camarade et remarqua que celle-ci avait les yeux rivés sur une chose au dessus de sa tête. Déboussolée, Calypso leva avec une lenteur exacerbée ses mirettes au ciel et découvrit enfin la cause de la perturbation de son amie. Une chose infâme et répugnante pendouillait du plafond, et se rapprochait inévitablement du crâne de la brunette. Calypso mit un moment afin de réaliser que l’objet de son affreuse peur se rapprochait d’elle avec ses nombreuses pattes velues et ses yeux noirs globuleux.

    Comprenant enfin qu’une araignée avait élu domicile juste au dessus du lit de Nozomi, et qui semblait être attirée par sa tignasse rubicond, elle prit ses jambes à son cou, sans prendre la peine de capturer Nozomi au passage et fonça dans la salle de bain. Elle s’y enferma et sous le feu de l’action rentra même dans la baignoire comme si cet élément de bain servirait à la protéger. Le cœur battant, son regard oscillait entre les différentes affaires présentes dans cette salle d’eau. Elle souffla alors de soulagement, réalisant que le potentiel danger était hors de portée. Mais son esprit comprit aussi qu’elle avait laissé seule son amie qui elle aussi avait cette phobie des arachnides. La mansarde, qui servait maintenant de refuge, fut balayée du regard à la recherche d’un possible équipement ou même une protection. Chaque chose fut étudiée et examinée avec grand soin et lorsqu’enfin elle se décida à sortir, tout d’abord, du récipient à eau, ce fut pour prendre une pair de gant neuve en plastique cachée dans la petite armoire trônant au dessus de l’évier. Les mitaines vertes fluorescentes furent bien vite rejointes par une serviette légèrement humide qu’elle passa sur ses épaules dans l’espoir, après la bataille de transporter la future victime qui serait sans l’ombre d’un doute l’horrible insecte squatteur. Puis, pour fignoler et compléter cette ridicule tenue, une longue tige, servant initialement à se gratter le dos, appartenant bien heureusement à l’infant arma le poignet droit de la jeune fille. Calypso ouvrit alors la porte et découvrit son amie apeurée et immobile qui fixait sans relâche la perturbatrice. La jeune femme n’osa pas regarder la réaction de son amie à son allure guerrière et se douta bien qu’elle était très risible et ridicule. Mais cette protection suffirait à défendre les demoiselles contre l’envahisseur.


    Bien évidemment l’araignée n’avait pas attendu la jeune femme pour continuer son chemin et elle narguait à présent les deux comparses du haut d’un pli de la couverture posée sur le lit. Elle semblait fixer les deux jeunes femmes apeurées des ses grands yeux vitreux noirs et, grâce à sa vision perçante, Calypso perçut le frémissement de crochets de l’arachnide. La petite chose devait avoir tout aussi peur d’elles et attendait le moindre mouvement de leurs parts pour déguerpir et se cacher sous un meuble ou même le lit. « Pourquoi elle ne bouge pas ? » se demanda à haute voix l’infant encore stupéfaite de la possible existence d’un monstre, bien que minuscule, pareil. Comme en réponse à sa question, l’araignée bougea et s’avança visiblement vers Nozomi. Le sang de Calypso ne fit qu’un tour et elle abattit son bras armé du gratte dos vers l’insecte. Mais, la suite escomptée ne se produisit pas et l’horrible masse velue bondit, déployant ses multiples bras, sur l’arme improvisée. Un cri de stupéfaction s’échappa des lèvres de la jeune femme tandis que du coin de l’œil elle voyait que Nozomi s’était reculée vers son bureau. Allait-elle prendre une arme elle aussi ? Un livre peut-être ? Non. L’humaine chérissait trop ses ouvrages pour leur infliger le châtiment de recevoir une carcasse sanglante de quelques insectes qu’il soit. Elle recula elle aussi et déploya sa longue serviette qui habillait anciennement ses épaules. Un objet plus lourd et plus volumineux parviendrait certainement à tuer cet insecte et ainsi les soulager. Une goutte de sueur perla sur la tempe de Calypso et son regard ne quittait pas l’emplacement de l’immonde phénomène velu. Soudain, l’araignée fit quelques pas elle aussi et se rapprocha incontestablement du bord du lit pour prendre certainement la fuite. Les deux filles ne pourraient dormir en paix en sachant qu’à tout moment un être anormal rodait sous leurs pieds.

    Miraculeusement une idée géniale, bien que risquée, traversa l’esprit de la tigresse brune. Sur sa table de nuit, reposé sagement un bocal remplit de crayons en tout genre. Cela servirait de prison temporaire et permettrait d’évacuer, après capture, la chose. Effectuant une rotation de côté, elle se dirigea en pas chassé vers son lit, rasant les murs et affichant une distance plus que raisonnable entre l’arachnide et elle. Le pot à stylos fut vidé sur son propre futon déversant épluchures de crayons et multiples bouts de gommes. Elle s’arma à nouveau et s’avança prudemment de la future victime. D’un bond, elle fondit sur sa proie et l’emprisonna en retombant lourdement sur le sol.
    « Je l’ai eu !!! » s’écria la jeune fille, un sourire radieux et le visage victorieux. Mais les renforts, non visibles tout d’abord, apparurent et Calypso fixa un pan de mur où se trouvait une autre et nouvelle araignée, une compagne de la captive qui ne cessait de remuer dans le bocal transparent. D’un geste peu assuré, le doigt de l’infant pointa le point noir sur le mur, signalant cette présence non désirée. Ne seraient-elles donc pas en paix ?
Revenir en haut Aller en bas



Contenu sponsorisé


Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Vide
MessageSujet: Re: Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]   Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Une chambre de demoiselles [ Calypso Klemsy ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

+
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Académie Bathory :: Les prémices :: ¤ Le Cercueil Esseulé ¤-
Sauter vers: